La globalisation à la croisée des stratégies organisationnelles et des institutions nationales

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Date

5 mai 2022

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Sciences Po



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Philipp Brandt et al., « La globalisation à la croisée des stratégies organisationnelles et des institutions nationales », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.qqz6x0


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Résumé Fr

"Il existe deux manières d’arrêter une perspective organisationnelle pour saisir la globalisation. La première aborde la globalisation comme un phénomène dans lequel des organisations adoptent des comportements stratégiques pour obtenir des avantages dans un contexte multinational. Elle privilégie pour cela l’étude des avantages comparatifs qu’offrent les pays et les avantages compétitifs que se procurent les firmes (Kogut, 1984 ; Berger, 2005 ; Gereffi, Humphrey et Sturgeon, 2005; Gereffi, 2010). La seconde approche conçoit la globalisation comme un contexte culturel dans lequel États-nations, entreprises multinationales et organisations internationales sont insérés et sont soumis à la diffusion globale d’idées et de pratiques, voire un certain degré de standardisation sous l’influence d’organisations internationales et de professions œuvrant à l’échelle globale (Drori et al., 2006; Meyer et al., 2007; Meyer, 2007 ; Drori, 2008). Tandis que la première approche privilégie l’étude des stratégies qu’adoptent les organisations et les États pour se différencier dans le contexte de la globalisation, la seconde s’intéresse d’abord aux processus qui conduisent organisations et États à se ressembler de plus en plus. Dans ce chapitre, nous discuterons ces deux perspectives en nous appuyant sur deux cas. Nous commencerons par l’exemple de deux vaccins contre la Covid-19, pour analyser les relations entre organisations dans les chaînes de valeur globales de l’industrie pharmaceutique. Nous soulignerons ainsi l’importance des choix stratégiques auxquels ont été conduits certains acteurs et leurs résultats en termes organisationnels et, plus largement, de santé publique. Nous décrirons ensuite la manière qu’ont les idées de se propager par-delà les frontières, et tout particulièrement la façon dont des approches essentiellement occidentales de l’enseignement supérieur se sont – ou ne se sont pas – propagées dans les universités chinoises et saoudiennes. Nous verrons alors comment des actions menées au niveau des organisations concourent à une mondialisation des idées qui vient façonner le changement social au niveau national – ou, dans certains cas, comment elles l’entravent. En présentant ainsi ces deux approches, nous n’appelons pas à leur synthèse. Chacune offre en effet des qualités théoriques et empiriques qui justifient qu’on les aborde séparément. Mais en les mettant en parallèle, nous entendons faire émerger des thèmes communs que seule une approche organisationnelle est capable de distinguer. Plus précisément, tandis qu’il est courant d’insister soit sur les vertus de la globalisation en termes de vitesse et d’efficience, soit sur ses effets inégalitaires et homogénéisant, il importe de souligner que, dans les deux cas, ces effets sont d’abord déterminés par des capacités organisationnelles et nationales, sur lesquelles nous reviendrons en conclusion." [Extrait de l'introduction du Chapitre]

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