Le dépaysement

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15 novembre 2021

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Valérie Favre et al., « Le dépaysement », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.qt41bk


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Résumé Fr

On pourrait entendre dans le mot « dépaysement » un terme galvaudé ou quelque peu désuet pour désigner un plaisant changement de décor et d’habitudes. On pourrait également l’associer à ce qui est resté longtemps le privilège du voyageur occidental, libre de vagabonder, se délectant de nouveauté et versant parfois dans le culte d’un exotisme suspect. À côté de cette version édulcorée ou enchanteresse, il est des récits d’exil, de recommencement ou de déracinement qui nous ramènent sans cesse vers le sens premier du verbe « dé-payser » qui garde au préfixe privatif toute sa force : l’arrachement à son pays et l’arrachement à soi-même qui en résulte ne s’envisagent pas sans une perte qui, si elle peut être féconde, peut aussi s’avérer destructrice. Paradoxe de notre époque : le dépaysement s’impose à nous souvent sous une forme brutale, ou demande à être pensé dans sa brutalité derrière les présupposés idéologiques qu’il peut véhiculer ; en même temps, à l’ère du virtuel et des déplacements qu’il permet dans le « jardin planétaire », à l’ère d’un impérialisme commercial et culturel toujours plus puissant, on est en droit de se demander si l’expérience du dépaysement ne serait pas plutôt en passe de faire défaut. Entre un arrachement qui peut se faire pure violence et, à l’inverse, l’absence d’une véritable épreuve de l’altérité, force est de constater que les arts et la littérature continuent pourtant d’accueillir un dépaysement multiple et changeant qu’ils ne se contentent pas de refléter ou de réfracter, mais qui peut se penser comme étant au cœur même de la création et de la réception de l’œuvre.

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