Architecture et liberté d’aller et venir dans les lieux de vie institutionnels

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2023

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Fany Cérèse, « Architecture et liberté d’aller et venir dans les lieux de vie institutionnels », Gérontologie et société, ID : 10670/1.qtqne4


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Ce libre propos met en lumière par une analyse comparative la similitude qu’il peut exister entre les lieux de vie institutionnels pour personnes âgées dépendantes et les lieux privatifs de libertés, notamment lorsqu’ils sont dédiés aux personnes atteintes de troubles cognitifs. Il interroge le bien-fondé et les considérations sous-jacentes à la mise en œuvre de dispositifs spatiaux tels que le recours aux trompe-l’œil ou encore la «  thérapie par le voyage » pour assurer la protection et la sécurité des personnes. L’observation et l’écoute des personnes face à ces dispositifs montrent une augmentation de la confusion et nous invitent à porter un regard critique sur ces installations, et à questionner leur impact sur la santé psychique des individus. Cela soulève également de nombreuses questions éthiques, notamment celle de la manipulation des personnes au nom de leur bien-être. D’une manière plus générale, cet article approfondit la réflexion précédemment développée par Kevin Charras (2022) autour de la notion d’iatrogénie environnementale, qui invite à rechercher dans l’environnement physique et social ce qui peut être à l’origine des troubles du comportement observés, avant de présupposer qu’il s’agit uniquement d’une manifestation de la maladie des personnes. À l’heure où les établissements médico-sociaux sont appelés à se transformer dans une logique domiciliaire pour offrir un véritable « chez-soi » aux personnes, cette réflexion architecturale interpelle sur le droit au risque et au partage des responsabilités afin de favoriser la liberté d’aller et venir.

This article draws on a comparative spatial analysis to shed light on the similarities that can arise between assisting living facilities, especially special care units, and carceral environments. It questions the validity of implementing spatial devices such as the use of optical illusion (e.g., concealed doors) or “travel therapy” (fake train carriages installed in care units) to ensure the protection and safety of individuals. Observations and discussions with patients who encounter these devices attest to an increase in confusion, prompting us to undertake a critical re-examination of these installations and to question their impact on people’s mental health. Many ethical questions are also raised, including manipulation of individuals in the name of their well-being. More generally, this article builds on the reflection previously developed by Kevin Charras (2022) around the concept of environmental iatrogenesis, which invites us to look for the possible origin of the observed behavioral disorders in the resident’s physical and social environment before assuming these behaviors are merely a manifestation of the person’s illness. At a time when there is a call to transform institutional living spaces into homelike environments, this architectural reflection raises questions about the right to take risks and share responsibilities in order to promote freedom of movement.

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