Quand le Graphic Journalism fait la « chronique noire » de l’Italie d’hier et d’aujourd’hui

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13 décembre 2018

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Dominique Budor, « Quand le Graphic Journalism fait la « chronique noire » de l’Italie d’hier et d’aujourd’hui », Presses Sorbonne Nouvelle, ID : 10670/1.qvyhhm


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En 2005, près de Trévise, naît, sous le signe et en reprenant le nom d’une courageuse revue satirique des années vingt, la maison d’édition BeccoGiallo. Les auteurs sont réunis par une commune passion de la narration et un intérêt aigu pour la réalité qui les entoure ; et, s’ils choisissent alors de s’adresser à leurs lecteurs au moyen de la bande dessinée, c’est parce que ce système de signes leur semble être le mieux adapté au journalisme d’enquête et de reportage qu’ils entendent promouvoir. Trois collections distinctes coexistent chez l’éditeur : « Chronique Noire », « Chronique Historique », « Chronique Étrangère ».J’examinerai les volumes publiés à ce jour dans la collection « noire » sous différents aspects. L’essentiel semblerait, de prime abord, être constitué de la portée sociologique de l’intervention militante, qui se manifeste par le choix des sujets traités et leur répartition entre les trois collections, au creux de la rigoureuse analyse documentaire des faits évoqués et dans l’apparat documentaire qui accompagne chaque bande dessinée. À cet égard, les volumes de BeccoGiallo participent d’une certaine pratique, en Italie et ailleurs dans le monde, d’un journalisme visant à offrir à un public « populaire » des chroniques de qualité, en jouant sur la structure d’enquête et des effets d’inquiétude pour stimuler la réflexion voire l’action, et non pour combler par la figuration des crimes quelque pulsion sadique. Mais, du point de vue du médium et du genre choisis, dans l’articulation entre le « noir » et la « non-fiction », se posent d’autres questions. Et d’abord celle, dans l’histoire de la narration visuelle, de l’application au « noir » de ce que l’on appelle désormais la bande dessinée de réalité : c’est-à-dire la volonté d’intervenir dans le réel au moyen d’un système de signes dont l’écriture (lettrage, graphisme, occupation de l’espace de la planche, etc.), manifestant d’emblée sa qualité de construction, ne provoque jamais d’illusion de réalité, à la différence de la photographie et surtout du cinéma ou de la télévision. Il faudra aussi, dans la collaboration entre scénariste et dessinateur ainsi que dans la variété des styles au fil des albums, examiner la force que revêt un fait de chronique noire dans la genèse d’un style particulier de narration et de graphisme qui diffère des expressions antérieures du polar en BD. Il importera enfin, fût-ce hors de toute évaluation, de situer ces productions au sein du 9e art et/ou au sein des médias.

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