Mère coupable, mère pardonnée. La faute maternelle de Jocaste, du Roman de Thèbes à Jean Mansel

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8 décembre 2024

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Valeria Russo, « Mère coupable, mère pardonnée. La faute maternelle de Jocaste, du Roman de Thèbes à Jean Mansel », Bien Dire et Bien Aprandre : revue de médiévistique et de dialectologie picarde, ID : 10.54563/bdba.1938


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Coupable d’inceste, mais inconsciente de sa faute, Jocaste est un personnage ambigu. Au fil des adaptions du mythe, le jugement moral et le châtiment que cette figure subit peuvent suivre deux schémas narratifs différents, qui correspondent à autant de versions anciennes de la légende : dans la tragédie de Sophocle, Jocaste se suicide dès qu’elle découvre l’inceste ; dans les Phéniciennes d’Euripide (comme dans la Thébaïde de Stace) elle tente de mettre un terme au conflit entre ses deux fils, mais elle se suicide à l’épée en réalisant que ses efforts sont vains.Il en est de même pour la littérature française qui, au cours du Moyen Âge, s’approprie à plusieurs reprises la légende thébaine. À travers la présente contribution, nous tentons de montrer comment la narration en langue d’oïl de cette période présente la vie de Jocaste et à travers quels procédés narratifs. Pour ce faire, cet article prend en considération un corpus large, du xiie au xve siècle, du Roman de Thèbes à la Fleur des histoires de Jean Mansel.

Guilty of incest, but unaware of her fault, Jocasta is an ambiguous character. Within the medieval adaptations of the myth, this figure undergoes different interpretations, that can follow two main narrative schemes, which correspond to as many ancient versions of the legend: in Sophocles’ tragedy, Jocasta commits suicide as soon as she discovers the incest; in The Phoenician Women of Euripides (as in Statius’ Thebaid) she tries to avoid the conflict between her two sons, but commits suicide with a sword when she realises that her efforts are futile.This dynamic concerns the French literature, which during the Middle Ages constantly re-tells the Theban legend. In this paper we show to what extent French medieval literature elaborates the life of Jocasta and through which narrative devices. To do so, this article takes into consideration a large corpus, from the 12th to the 15th century (from the Roman de Thèbes to the Fleur des histoires of Jean Mansel).

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