2017
Dominique Barjot, « André Borie (1889-1971. L’itinéraire d’un grand patron des travaux publics) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.qwk8p7
André Borie a été l’un des grands entrepreneurs français du XXe siècle. Fils d’ouvrier, autodidacte, il succéda en 1920 à François Mercier à la tête de l’entreprise que ce dernier avait créée. Franc-maçon, proche du parti radical, André Borie en épousait les valeurs philanthropiques. Exceptionnel meneur d’homme, proche de Paul Séjourné, il s’imposa comme l’un des grands entrepreneurs du PLM et des Chemins de Fer d’Alsace-Lorraine, travailla au Portugal, puis en Algérie, avant de réaliser le chemin de fer Fianarantsoa-Côte Est à Madagascar. Devenue dans les années 1920 l’un des leaders de travaux publics, l’Entreprise André Borie suit faire face à la crise des années 1930. Celle-ci imposa A. Borie à la tête du Syndicat Professionnel des Entrepreneurs de Travaux Publics, où son profil d’homme de gauche et son amitié avec Édouard Daladier en firent un interlocuteur crédible du Front populaire. Ayant obtenu les travaux du barrage de Saint-Étienne Cantalès, il accéda en 1939-40 aux fonctions de Commissaire Général au Bâtiment et de la Construction. Ayant refusé de travailler pour les Allemands, il joua à nouveau, à la Libération, un rôle majeur dans la profession, notamment à la tête de la Fédération Internationale du Bâtiment et des Travaux Publics. En même temps son entreprise prit une part décisive à la reconstruction (barrage du Chastang). À partir de 1954 cependant la croissance s’essouffla, malgré quelques réalisations majeures en France (tunnel sous le Mont-Blanc) et à l’étranger (barrage d’Hendryk Verwoerd en Afrique du Sud). Après sa mort, sa société rejoint les groupes SAE, puis Eiffage, dont elle devint un département.