Analyse, synthèse, diathèse ou la longue marche… de la pensée

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2020

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Jacques-Bernard Roumanes, « Analyse, synthèse, diathèse ou la longue marche… de la pensée », Diogène, ID : 10670/1.qyxf51


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L’article part d’une constatation inattendue : la pensée naît renversée!... Je veux dire que la pensée naît “renversée” dans la mesure où elle doit se soumettre à d’innombrables idées reçues pour pouvoir accéder à sa propre originalité – et y parvient, en effet, entre l’enfance et l’adolescence. Mais pas toujours, hélas! Le conflit est donc immédiat entre la censure imposée par l’Ordre établi d’une génération, et les penseurs suivants – en fait, actuellement, tous les êtres humains – qui, au nom de la démocratie, opposent sans cesse aux élus ou aux experts une remise en question de l’indiscutabilité de leurs Lois ou Vérités prétendues absolues. En art comme en science, en religion comme en philosophie. Inversement, la soif d’Absolu des rébellions, dès l’adolescence, aboutit, à gauche, à la même “justification” de la Terreur et des totalitarismes, à droite, à la dictature fascisante des soi-disant libéralismes les plus dévastateurs et, dans les deux cas, à la guerre et à la répression “justifiée” au nom de l’Unité de tous ; redoutable paradoxe! (c’est celui de la morale de l’ambiguïté héritée de Robespierre, dont les contradictions encombrent les réseaux sociaux). Ainsi, selon qu’on s’interdit ou que l’on justifie rationnellement d’anéantir l’être ou la pensée des autres, penser fait vivre ou penser tue… Mais il existe encore une perspective épistémologique autre : la modification du monde par l’actualisation de nos connaissances comme réalisation de la pensée. Ce que j’invite à nommer une diathèse.

The article begins with an unexpected observation: thought is born backward...! I mean that thought is born ‘reversed’ to the extent that it must submit to innumerable received ideas to access its own originality, and it succeeds, indeed, between childhood and adolescence. But not always, alas! The conflict is therefore immediate between the censorship imposed by the established Order of a generation, and the following thinkers -in fact, at present, all human beings- who, in the name of democracy, continually oppose elected officials or experts a questioning of the indisputability of their so-called Absolute Laws or Truth, in art as in science, in religion as in philosophy. Conversely, the thirst for the Absolute in rebellions, from adolescence, leads on the left to the same ‘justification’ of Terrorism and totalitarianism, and on the right to quasi- fascist dictatorships of the most destructive so-called liberalisms and, in both cases, to war and repression 'justified' in the name of the unity of all; a formidable paradox! (This is that of the morality of ambiguity inherited from Robespierre, whose contradictions clutter social networks). Thus, depending on whether one forbids oneself or rationally justifies annihilating the life or thought of others, to think makes us live or makes us kill... But there is still another epistemological perspective: changing the world by updating our knowledge as realization of thought. That’s what I propose calling a diathesis.

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