2011
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Antoine Pietrobelli, « La scientia sexualis des médecins grecs : histoire et enjeux du corpus Peri aphrodisiôn », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/books.editionsehess.2623
Le corpus de textes Περὶ ἀφροδισίων, compilé par le médecin Oribase au IVe siècle de notre ère, n’a longtemps connu qu’un faible lectorat jusqu’à ce que paraissent dans les années 1980 deux ouvrages qui touchèrent un plus vaste public : le Porneia d’Aline Rousselle (1983) et l’Histoire de la sexualité de Michel Foucault (1984). Ces derniers écrits se situent au fondement des études anthropologiques sur la sexualité et le genre. Il m’a semblé intéressant de revenir sur le corpus oribasien, en le retraduisant, en le réinterprétant et en en retraçant l’histoire. Les Collections médicales, rédigées par Oribase à la demande de l’empereur Julien l’Apostat, s’érigent comme un dernier rempart pour défendre le mode de vie hérité de la paideia grecque contre une morale chrétienne qui prône le renoncement à la chair. Comprendre Oribase, c’est aussi restituer une polémique des médecins et des philosophes grecs autour de la pratique du coït. Enfin, si ce petit corpus eut peu d’échos dans le monde chrétien, il faut signaler l’incroyable fortune qu’il connut dans le monde islamique, donnant naissance dès le IXe siècle à un véritable genre littéraire De coitu.