La mémoire européenne en action : Acteurs, enjeux et modalités de la mobilisation du passé comme ressource politique pour l'Union européenne

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2012

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Oriane Calligaro et al., « La mémoire européenne en action : Acteurs, enjeux et modalités de la mobilisation du passé comme ressource politique pour l'Union européenne », Politique européenne, ID : 10670/1.qzwzte


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L’usage de la mémoire comme ressource politique par les institutions européennes ne renvoie pas nécessairement à la création d’un mythe fondateur sur le modèle de l’État-nation. Si la recherche du « grand récit » est bien présente parmi les motivations des acteurs, elle coexiste avec des stratégies visant d’autres types de légitimation ou poursuivant des intérêts de court terme. La montée en puissance d’une mémoire européenne ne signifie donc pas la fin des versions enchantées des histoires nationales. Elle peut proposer des projets alternatifs, s’appuyer sur les imaginaires nationaux pour les dépasser ou les retravailler. Trois scénarios observables sont illustrés dans cet article par une étude de cas. Le premier scénario est l’européanisation de l’intérieur des mémoires nationales : les institutions européennes participent à la mise en valeur de lieux historiques nationaux transformés en « lieux de mémoire européens » ; le deuxième est l’énonciation d’une mémoire spécifique du processus d’intégration européenne : elle passe par le soutien à des réseaux d’historiens spécialistes de l’intégration après 1945, mais également par la promotion d’une « grande histoire » de l’Europe sur la longue durée ; Le troisième assume explicitement une ambition de doter l’UE d’un grand récit des origines autonome des histoires nationales. Le débat sur l’héritage chrétien de l’Europe amorcé lors du processus constitutionnel en est une application concrète.

European Memory in Action. Actors, issues and methods of mobilizing the past as a political resource for the EUThe use of memory as a political resource by European institutions is not necessarily an example of the creation of a founding myth on the model of the nation state. While the search for a “grand narrative” is clearly one motivation for the actors, it coexists with strategies aiming at other types of legitimation or which pursue short-term interests. The increased importance of European memory thus does not mean an end to fairy-tale versions of national histories. A European memory can propose alternative projects, drawing on the worlds of national imaginations in order to step beyond them or rework them. In this article, three scenarios observable when European memory is invoked are illustrated by a case study. The first scenario is the Europeanization : European institutions play a part in developing historical sites of national importance into “European sites of memory” ; the second is the articulation of a specific memory of the process of European integration : this takes the form not only of support to networks of historians specialising in European integration after 1945, but also of promoting a “grand history” of Europe over the long period ; the third takes the form of an explicit ambition to endow the EU with a grand narrative of its origins, one autonomous of national histories. The debate on the Christian heritage of Europe begun during the constitutional treaty process is a concrete application of this.

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