Intimacy on screen : British and American TV series and the making of femininity L'intime à l'écran : les séries télévisées britanniques et américaines et la fabrique de la féminité En Fr

Résumé En Fr

From blog posts to critical work, to the writing of fanfiction narratives, that extend the serial narrative, the serial form has established itself since the 1990s as a mass cultural device. The use of costumes from The Handmaid’s Tale in demonstrations across the world has proved the political efficiency of TV series, through the borrowing of their imagery in contemporary political movements. This work aims to prove that the political efficiency of the serial form lies above all in its aesthetic organization. The way in which series make bodies visible, and cut out abilities and inabilities in the sensitive world they have created, points out their intrinsically political dimension. The study of female gender in Black Mirror, Mad Men, Orange is the New Black, The Handmaid’s Tale, This is England and Top of the Lake shows that the series is a place of political exploration. Conceptions of femininity can indeed vary according to the diegetic universes, and are shown through a singular division of fictional time and space, revealing that the serial medium is the site of the construction and deconstruction of gender identities. The series sets itself up as a factory of femininity, since female characters always stand out onscreen according to modalities that translate creative and political choices. In reaction to the intra-diegetic of metafictional limitations that weigh on female characters, the intimate gesture or relationship amount to a form of dissent. The establishment of relationships that are not governed by the rules of the diegetic universe indeed authorizes an interchangeability in gendered postures. The political efficiency of the series under study lies in their aesthetic capacities to foster new versions of femininity.

Des billets de blogs aux travaux critiques, jusqu’à la conception de récits de fanfiction, qui viennent prolonger le récit sériel, la forme sérielle s’établit depuis les années 1990 comme un dispositif culturel de masse. L’utilisation des costumes de The Handmaid’s Tale pour des manifestations dans le monde a également prouvé l’efficacité politique des séries, grâce à l’emprunt de leur imagerie dans les mouvements politiques contemporains. Ce travail a pour but de prouver que l’efficacité politique des séries réside avant tout dans leur organisation esthétique. La manière dont elles mettent en visibilité les corps, et découpent des capacités et des incapacités dans le monde sensible qu’elles ont créé, nous renseigne sur leur dimension intrinsèquement politique. L’étude du genre féminin dans les séries Black Mirror, Mad Men, Orange is the New Black, The Handmaid’s Tale, This is England et Top of the Lake permet de montrer que la série est le lieu d’une exploration politique. Les conceptions de la féminité varient selon les univers diégétiques, et se traduisent par un découpage des espaces et des temps fictionnels singulier, révélant ainsi que le médium sériel est le lieu de la construction et de la déconstruction des identités de genre. La série s’érige en fabrique de la féminité, puisque les personnages féminins se distinguent à l’écran selon des modalités qui expriment toujours des choix créatifs et politiques. Face aux limitations intra-diégétiques ou métafictionnelles qui pèsent sur le genre féminin, le geste ou la relation intimes viennent faire dissidence. L’établissement de relations qui ne sont pas régies par les règles des univers diégétiques autorise en effet une interchangeabilité des postures genrées. L’efficacité politique des séries du corpus tient alors à leurs capacités esthétiques à proposer de nouvelles versions de la féminité.

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