2013
Cairn
Dominique Rouillard, « La marche, le marketing du corps », CLARA, ID : 10670/1.r00nad
Les Situationnistes, puis d’une autre manière Michel de Certeau, voyaient dans la ville « par la marche » ce qui échapperait à toute projection et prédétermination : la dérive (psychogéographique), le refoulé de la ville, son irreprésentable, sa pratique même qui l’éloigne de toute totalité, la démultiplie. La marche inspirait ces grands penseurs de la société (post) moderne et urbaine, comme elle l’avait fait un siècle plus tôt pour le premier d’entre eux, Baudelaire. Un autre contemporain des années 1950 et 1960, l’architecte britannique Brian Richards, avait replacé la marche dans l’actualité de la pensée progressiste et futuriste de toute une génération, en exposant les technologies permettant d’améliorer les mobilités de ce nouvel usager de la ville, et de transformer la ville elle-même en un mouvement fluide.