2020
Cairn
Platon Tinios et al., « Les pensions de survie en Grèce sous le feu croisé des plans de sauvetage », Retraite et société, ID : 10670/1.r1tobx
Cet article tente de cerner comment et pourquoi les pensionnés survivants, c’est-à-dire les veuves et les orphelins dépendant des droits dérivés de l’assurance sociale, ont souffert des ajustements de la réforme des retraites, attendue de longue date et supervisée par les institutions européennes dans le cadre du plan de sauvetage de la Grèce, de 2010 à 2018. Cette situation est due avant tout à des lacunes de gouvernance, notamment, à l’incapacité d’équilibrer des considérations conflictuelles. La fragmentation du système a retardé la réforme et préservé les inégalités : d’un côté, certaines veuves n’avaient aucun droit à pension, tandis que les filles non mariées de certains fonctionnaires percevaient des pensions complètes. D’après les données Share, cette diversité s’est traduite par des différences de comportement selon la cohorte ou le prestataire de pension. Par exemple, les droits des veuves semblent avoir influencé les comportements matrimoniaux et l’on peut observer un écart d’âge assez important entre les conjoints. Dans le cadre des réformes prévues par le plan de sauvetage, les pensions ont été réévaluées de façon rétroactive afin de réaliser des économies budgétaires. Ces réformes prévoyaient également un programme de modernisation comportant un certain degré de personnalisation, qui a particulièrement affecté les retraités survivants. Bien que certains de ces changements soient apparemment en train de s’inverser après le sauvetage, la question n’est pas encore réglée.