5 juin 2018
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Nina Moro, « Déplacements, pertes de repères et identités fragmentées : dans Lettre à la prison de Marc Scialom (1969-2009), Inland de Tariq Teguia (2008), Beyrouth Fantôme, (Posthume), et L'encre de Chine de Ghassan Salhab (1999, 2007 et 2016) », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.r1xaef
Ce travail de recherche se fonde sur la rencontre de cinq œuvres filmiques contemporaines, à savoir Lettre à la prison de Marc Scialom (1969-2009), Inland de Tariq Teguia (2008), Beyrouth Fantôme, (Posthume), et L'encre de Chine de Ghassan Salhab (1999, 2007 et 2016). Au sein de ce corpus, le corps est un site mobile traversant des et traversé par de multiples lignes directionnelles. Dans les pays dans lesquels se déroulent les récits des films, Tunisie et France, Algérie et Liban, les conflits géopolitiques, religieux, économiques se retrouvent dans l'être humain qui les subit. Il y a un transfert, un passage du conflit global jusqu’au ressenti le plus intime de l'être. Dans cette absence de repères historiques, autres que ceux, déjà bouleversés, de leurs perceptions subjectives et intimes, les êtres ne peuvent ni se rencontrer et partager un sentiment de communauté, ni exister pour eux-mêmes et prendre conscience de leur identité, de leur ancrage dans un temps et un espace précis. Cette impossibilité de représentation spatiale et temporelle déborde sur les films mêmes, et sur leur analyse. Il s’agit de comprendre comment les cinéastes s’approprient l’art cinématographique pour faire ressentir la fragilité, la subtilité de ces pertes de repères indicibles, à travers une approche empirique et comparative des œuvres.