2017
Cairn
Catherine Wihtol de Wenden, « Frontières et migrations », Revue d'éthique et de théologie morale, ID : 10670/1.r3lns8
La frontière est le lieu d’exercice de la souveraineté par excellence, ainsi que le lieu des transgressions à des fins d’immigration, de contrebande, d’impunité, de trafics en tous genres. Il s’agit de montrer combien s’est inversé le droit de passage (d’abord marqué par une difficulté de sortie et une facilité d’entrer, puis aujourd’hui de la généralisation du droit de sortie à la très grande difficulté d’entrer pour le plus grand nombre). La frontière, dans un monde fracturé et incertain comme le nôtre, est aussi devenue un point de fixation des souverainistes qui y voient l’un des emblèmes de l’exercice du contrôle contre des peurs diverses, et d’espoir pour ceux qui rêvent du passage comme sortie des guerres civiles, du chômage, de l’absence de droits et de l’absence d’espoir. La frontière est enfin le lieu de réflexion du droit à la mobilité comme mode de vie et comme droit de l’homme pour le xxi e siècle.