Conflits en fin de vie : perceptions des professionnels de santé en valais romand

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2006

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Emmanuel Kabengele Mpinga et al., « Conflits en fin de vie : perceptions des professionnels de santé en valais romand », Recherche en soins infirmiers, ID : 10670/1.r4z9pr


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La présente étude a pour objectifs de connaître les perceptions des professionnels de santé oeuvrant dans les contextes de fin de vie et de soins palliatifs, quant à l’exposition, la nature, la prévalence, la fréquence, l’intensité, les causes, les enjeux, les effets et modes de résolution des conflits survenant dans leurs activités professionnelles ; et de formuler des propositions de politique de santé qui intègrent les conflits comme un des déterminants de la qualité de soins aux mourants, de la santé de soignants et d’une meilleure gestion des ressources. Une enquête transversale par questionnaire auto-administré a été menée auprès de 460 professionnels de santé du Valais romand oeuvrant dans les hôpitaux, les établissements médico-sociaux, les centres médico-sociaux, les homes pour personnes âgées et les équipes de soins à domicile, via les directions de leurs institutions respectives. Deux cent trente trois (50.6 %) professionnels de santé ont répondu à l’enquête. Parmi eux, 82.4 % déclarent avoir été confrontés à des situations de conflits en période de fin de vie. Pour deux tiers des répondants ces conflits ont été plutôt rares durant les douze derniers mois. Leur intensité est perçue comme moyenne et haute auprès de 86.1 % de ce collectif. Les conflits de nature médicale et ceux d’ordre éthique apparaissent comme les plus courants selon 74.3 % et 63.6 % des répondants. Les parties qui s’opposent sont davantage les membres de famille entre eux (68.4 %), les infirmières et les médecins (49.2 %) que les patients et médecins (16 %). A la base de ces conflits, on trouve les problèmes de communication, l’ambivalence des acteurs, les différences des valeurs selon environ six et cinq sur dix répondants. Le gaspillage des énergies et des ressources ainsi que l’épuisement physique et psychologique sont rapportés comme constituant les effets de ces conflits par 63 % et 52 % de l’échantillon. Les colloques interdisciplinaires, les supervisions internes et les partages d’expérience sont les modes et stratégies utilisés pour résoudre les conflits. Ni l’âge, ni le sexe, ni le lieu de travail, ni encore l’expérience professionnelle ou la formation aux soins palliatifs ne sont des discriminants de l’exposition des ces professionnels aux situations des conflits (p > 0.05). Le niveau d’exposition des professionnels de santé à des situations des conflits, la fréquence et l’intensité de ceux-ci sont susceptibles d’affecter autant la qualité des soins aux patients, la prise en charge des familles, les objectifs des institutions et leur propre santé, induisant des coûts économiques et sociaux élevés pour les communautés. Pour ces différents acteurs ces résultats montrent l’étendue, les effets des conflits et plaident pour une intégration de leur prévention et gestion dans les politiques des systèmes de santé et d’action sociale.

End of life conflicts in a palliative care setting : Perceptions of health professionals in the French Speaking ValaisThe aim of the study was to identify the perception health professionals in palliative care had of end of life conflicts. The nature of the conflicts, their prevalence, intensity, causes and effects were specially addressed. Furthermore proposals of possible solutions of conflicts were investigated.A cross-sectional study was done through a self-administered questionnaire among 460 health professionals in the French Speaking Valais. The health professionals worked either in acute care hospitals, chronic health institutions, and old people nursing homes or in ambulatory palliative care units.Among the target population 233 persons replied to the questionnaire (50.6 %). Among the respondents 82.4 % reported to be confronted to end of life conflicts. Conflicts were quite rare (66 %) and of medium or high intensity (86 %). Conflicts were of medical nature (74 %) or related to ethic issues (64 %). Conflicts occurred among family members (68 %), medical doctors and nurses (49 %) or patients et medical staff (16 %). Conflicts were due mainly (50-60 %) to lack of communication, ambivalence among parties, differences in value systems.Mentioned (50-60 %) consequences of conflicts were the waste of resources, the physical and the psychological burn-out.Possible identified solutions to conflicts were interdisciplinary seminars, internal supervision procedure and the sharing of experiences.Neither age, nor gender, professional experience, working place, training were predictive of exposure to conflicts.End of life conflicts are a common reality. They may compromise the quality of care and may contribute to high economic and social costs. They should be put on the public health agenda as a high priority.

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