2017
Cairn
Vincent Scourneau, « Analyse des déterminants de l’investissement résidentiel en Wallonie sur longue période », Dynamiques régionales, ID : 10670/1.r7zksn
L’investissement résidentiel a potentiellement un pouvoir d’amplification des cycles économiques. La compréhension de ses fondements est dès lors essentielle. Les avancées dans le domaine des statistiques régionales permettent à présent de réaliser une analyse historique détaillée de ces dépenses en Wallonie. Adoptant l’approche économétrique proposée dans le modèle national HERMES développé par le Bureau fédéral du Plan, nous estimons un modèle à correction d’erreur reliant les investissements résidentiels à des variables explicatives fondamentales telles que le revenu des ménages et le taux d’intérêt. L’estimation est réalisée pour la Belgique sur la période 1985-2016 et pour la Wallonie sur la période 1985-2014. Globalement, les variables explicatives ont un effet plus substantiel sur les investissements en Wallonie. En particulier, l’effet du revenu disponible est quantitativement très important, à la fois dans le court terme et plus encore à long terme. À court terme, des variables telles que le taux de chômage, le taux d’intérêt réel et les prix relatifs des investissements jouent également un rôle significatif, quoique de plus faible ampleur. Dans un second temps, nous avons tenté de trouver des variables explicatives supplémentaires sortant du champ du modèle HERMES en nous inspirant de la littérature empirique internationale. C’est ainsi que des variables d’ordre démographique et des variables d’offre telles que les prix des terrains à bâtir et des biens existants ont été testées. Au niveau belge, aucune variable n’est apparue significative. En Wallonie, le ratio des personnes âgées de 25 à 44 ans dans la population totale est une variable qui améliore sensiblement l’ajustement statistique du modèle, en particulier sur la période récente. Notons enfin que les nombreuses modifications fiscales opérées durant la période étudiée ont vraisemblablement influencé le comportement d’investissement en logements en Wallonie et plus encore en Belgique. Toutefois, il est délicat d’estimer économétriquement l’effet de ces modifications. D’un autre côté, celles-ci rendent plus malaisée l’estimation de l’effet des facteurs fondamentaux.