La scénographie, un art à part entière ?

Résumé Fr

Malgré un contexte intellectuel a priori favorable à l’idée de la scénographie comme art à part entière — a priori, car il y aurait une part de perversité dans ce contexte —, cet art peinerait à acquérir ses lettres de noblesse, ne serait-ce que par rapport à l’installation, par exemple. Comment expliquer une telle difficulté à s’ériger au rang des autres technè ? Pour cerner les raisons de cette mise à l’écart, ne conviendrait-il pas d’abord de revenir aux phénomènes scénographiques les plus visibles ? Phénomènes qui encouragent toutes sortes de visions négatives de la scénographie, au motif qu’elle pourrait servir les mobiles de la « société du spectacle » par exemple. Par ailleurs, que penser de la figure du scénographe comme « personne discrète » du monde de l’art, (selon notre propre expression), voire « au service de » ?Suivant le principe que ces forces négatives constituaient une forme de hantise pour les défenseurs d'un « art à part entière », on cherchera à montrer comment une rhétorique s’est installée, en quelques années, autour de cet adage. On tentera de repérer et de répertorier les preuves invoquées en faveur de cette idée, à partir d’un corpus d’articles . Plus encore, on interrogera deux inventions langagières récentes : « scénographie d’auteur » et « scénographie plasticienne ». Si elles trouvaient leur justification dans la création de cursus pédagogiques nouveaux, ne présentaient-elle pas, à la réflexion, un caractère hautement spéculatif ? Ne trahissaient-elles pas une part de la réalité factuelle, en produisant toutes sortes de paralogismes ou même de contre-sens ?

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