Transformer les quartiers défavorisés : Les enjeux des politiques publiques zonées

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2016

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Cet article analyse les politiques publiques urbaines en direction des quartiers en difficulté à la lumière des théories de l’économie urbaine et de leurs enseignements sur l’organisation socio-économique des villes. Si l’amélioration des conditions d’habitat est effectivement un facteur d’accroissement du statut socio-économique des quartiers, il agit par attraction de nouveaux habitants plus riches et fuite des habitants pauvres. Nous soulignons que l’économie urbaine peine à démontrer l’émergence de configurations urbaines mixtes stables. Il faut, pour cela, soit considérer celles-ci comme des étapes transitoires entre deux équilibres de ségrégation, soit viser à l’instauration d’interactions sociales durables et positives, au sein des quartiers, entre les ménages favorisés et les ménages défavorisés. Enfin, l’action publique en matière de renouvellement urbain, bien qu’assujettie à des critères d’équité, produit une valorisation immobilière des quartiers et peut rechercher des effets de levier du côté des acteurs privés. La question importante nous semble bien être celle de la transformation globale de la ville : il n’est pas pertinent de ne raisonner qu’à l’échelle des quartiers en difficulté comme s’ils étaient isolés. L’enclavement géographique est un facteur de friction pour la réussite des politiques zonées. En retour, le désenclavement social n’est pas neutre géographiquement, car les politiques ne peuvent transformer que la géographie de la ségrégation dans la ville.

Transforming deprived districts This paper examines urban public policies for deprived areas in the light of urban economics theories and their lessons for the socio-economic organization of cities. While improving living conditions is indeed a factor in enhancing the socio-economic standing of urban neighbourhoods, the process operates by attracting wealthier new inhabitants and driving out the existing poorer ones. We emphasize that urban economics struggles to demonstrate the emergence of stable mixed urban patterns. Either such patterns must be considered as transitional stages between two states of equilibrium in terms of segregation or attempts must be made to establish sustainable positive social interaction between privileged and deprived households within neighbourhoods. Lastly, public action to promote urban regeneration, although subject to criteria of equity, enhances neighbourhood property values and may seek out leverage effects from private actors. The final question seems to be that of city-wide transformation : it is pointless reasoning on the scale of deprived neighbourhoods as if they were isolated. Geographical “lock-in” causes friction that detracts from the success of area-specific policies. And conversely, social opening-up is not geographically neutral because policies can only transform the geography of urban segregation. Classification JEL : H31, R2, R31, R38, R58.

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