Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.47245/archimede.0010.var.01
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Claude Calame, « L’Hymne homérique à Déméter : un manifeste écoféministe ? », HAL-SHS : histoire, ID : 10.47245/archimede.0010.var.01
La prise de conscience du changement climatique avec l’investigation sur ses causes et la préoccupation quant à l’impact des activités humaines sur les transformations de la biosphère ont provoqué une redéfinition du féminisme en écoféminisme. La réflexion sur les relations de domination des hommes sur les femmes se double désormais d’une critique de la domination des humains sur la « nature », sinon de la domination coloniale puis néocoloniale des pays du Nord sur les pays du Sud. La confrontation anthropologique avec les représentations et les pratiques d’une autre culture, en l’occurrence celle de la Grèce ancienne, implique en retour d’adopter un regard critique à l’égard de nos propres représentations et concepts. Une relecture de l’Hymne homérique à Déméter permet de revenir sur les usages féministes de ce poème, par trop centrés sur la relation mère-fille, tout en mettant en cause certaines des conceptions écoféministes contemporaines qui associent au féminin un environnement réduit à l’état d’une « nature », Terre-Mère incarnée dans la divine Gaia… Entre mythe et rituels, le récit du rapt de Perséphone invite à repenser le rôle des pratiques des femmes et des hommes dans leurs rapports avec un environnement par ailleurs indispensable à leur survie, matérielle et culturelle.