Repenser la catégorie « bidonville ». De Damas à Yangon, les quartiers précaires à l’épreuve des politiques urbaines

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2018

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Valérie Clerc, « Repenser la catégorie « bidonville ». De Damas à Yangon, les quartiers précaires à l’épreuve des politiques urbaines », HAL-SHS : architecture, ID : 10.3917/ris.112.0139


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Résumé Fr

Depuis que bidonvilles et quartiers précaires existent, les pouvoirs publics cherchent à les faire disparaître et à en arrêter la croissance. Partout, politiques, lois, programmes ou projets ont cherché à rattraper cette urbanisation pour la réduire ou l’intégrer dans la ville légale. Mais l’urbanisation précaire est demeurée plus rapide. Des politiques ont eu des effets parfois importants, mais n’ont ni résorbé ces quartiers ni stoppé leur développement. Pourquoi cinquante années d’interventions nationales et internationales n’ont permis ni d’éradiquer ces quartiers ni d’enrayer cette urbanisation hors normes ? Il faut questionner les postulats d’une telle interrogation. Tout d’abord, l’idée que les quartiers précaires sont le problème. Ils posent certes des problèmes, surtout aux habitants, mais sont aussi reconnus depuis longtemps comme des solutions . Puis, l’idée que les politiques interviennent sur des espaces qui leur préexistent ontologiquement : d’abord il y aurait des quartiers précaires, ensuite des politiques pour les traiter. Or, la relation s’avère plus complexe. Non seulement ces quartiers constituent un revers de l’urbanisme et des politiques foncières, en s’installant sur les espaces de leurs défaillances et de leur limites , mais leur existence même est la conséquence directe de l’histoire des constructions politiques des catégories de la ville précaire. Dans une perspective historique critique, cet article propose une réflexion sur ce qu’est un « bidonville » à partir de l’analyse des interactions entre les politiques urbaines et les habitants qui ne se conforment pas à leurs projets et injonctions. La catégorie « bidonville » est produite, régulée et perpétuée par des décisions juridiques, réglementaires et / ou administratives qui délimitent des espaces à faire disparaître, selon une vision de ce que doit être la ville. En outre, les représentations sur lesquelles se fondent les politiques sont à la racine de leurs limites. En même temps, la variété de ces espaces, qui seraient « insuffisamment urbains » selon la puissance publique, l’engage à les sérier et leur réserver des sorts différents, et la montée en puissance des organisations d’habitants pousse l’action publique à évoluer. Enfin, une diversité de politiques urbaines redéfinit aujourd’hui de facto la catégorie du « bidonville », invitant à une nouvelle pensée sur la ville informelle, et plus généralement sur l’urbain.

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