2021
Cairn
Larbi Hasrouri, « Usage des indicateurs de performance par les chefs d’établissement : entre instrumentation et instrumentalisation », Gestion et management public, ID : 10670/1.rcsqup
Depuis les lois de décentralisation de 1982, les établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) disposent de la personnalité juridique et constituent des organisations à part entière. La recherche d’est peu à peu emparée de ces organisations publiques impactées par le nouveau management public (NMP). A ce titre, les chefs d’établissement doivent traduire de manière opérationnelle un contrat d’objectifs négocié avec sa tutelle, instrument de contrôle stratégique (Dorbraire et Pupion, 2011), avec la participation active des enseignants. Le contrôle organisationnel s’appuie alors sur un objet-frontière : le projet d’établissement. Le volet évaluation de cet objet frontière repose largement sur l’usage des indicateurs de performance par les chefs d’établissement. Sur la base d’une dizaine d’entretiens menés auprès de chefs d’établissement complétés par des données secondaires et un entretien avec le sous-directeur à la DEPP, l’article montre que l’usage des indicateurs inhérents au projet d’établissement est au cœur de logiques combinatoires entre les enseignants et les chefs d’établissement. Nous mobilisons la théorie de l’instrumentation étendue (Rabardel, 1995, 2005) et nous recourant à la métaphore de la machine pour une présentation de nos résultats. L’usage des indicateurs oscillerait alors entre instrumentation et instrumentalisation, donnant un caractère dynamique à la genèse instrumentale qui est au cœur de la théorie de l’instrumentation étendue.