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Ruben Bibas et al., « Un scénario bas carbone "acceptable" pour la France: Élaboration participative et analyse macroéconomique », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.rdobs6
Cet article trouve son origine dans un double constat : le déficit d'acceptabilité des politiques climatiques d'une part et le déficit de crédibilité, de légitimité et d'appropriation des scénarios de réduction d'émission de gaz à effet de serre d'autre part. Pour répondre à ces limites, nous avons élaboré, au travers d'une concertation associant une cinquantaine de parties prenantes et une cinquantaine d'experts sectoriels, un processus de co-construction d'un scénario " acceptable " de réduction des émissions de CO2. Les parties prenantes ont sélectionné les politiques et les mesures qu'ils considèrent comme acceptables. Celles-ci ont également contribué largement à la méthodologie d'élaboration du scénario par la définition d'un cahier des charges qui inclut la nécessaire transparence des données, des tests de sensibilité et la nécessité d'expliciter certains types d'impacts économiques et financiers nécessaires à l'évaluation des trajectoires facteur 4. L'ensemble des politiques considérées comme acceptables est intégré dans le modèle technico-économique Imaclim-R France. Cette plateforme de modélisation adaptée au dialogue entre modélisateurs et partie prenantes ou experts, évalue les impacts sociaux, économiques et financiers de politiques climatiques. Cet exercice de co-construction de scénario fondé sur la concertation alimentant les paramètres d'un modèle technico-économique, fournit une preuve méthodologique par l'exemple qu'un tel processus peut être mis en place. Le scénario reposant sur les politiques et mesures que les parties prenantes considèrent comme acceptables permet de réduire de 68% les émissions de CO2 en 2050 par rapport à 1990, résultat proche de l'objectif de Facteur 4 (soit 75%). Les mesures de réduction des émissions, dont la plus emblématique est la taxe carbone, sont bénéfiques pour l'emploi et la croissance économique, sauf à court terme. Elles permettent en outre de réduire rapidement et durablement le budget des ménages dédié aux services énergétiques. Enfin, le bilan financier agrégé des mesures s'avère positif dès le début de la période. Ce résultat constitue un socle solide sur lequel construire l'acceptabilité des trajectoires Facteur 4.