Idées suicidaires : un lien porteur pour qui n’en peut plus de soi

Fiche du document

Date

2023

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn



Citer ce document

Michèle Gennart et al., « Idées suicidaires : un lien porteur pour qui n’en peut plus de soi », Thérapie Familiale, ID : 10670/1.re28qq


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Le suicide est souvent appréhendé comme un droit individuel, comme une décision à laquelle le sujet aboutirait par une délibération de soi à soi. La clinique nous donne tout autre chose à voir et à penser. D’une part, le suicide apparaît comme l’une des plus douloureuses blessures affectant les liens et la fiabilité dans les familles. D’autre part, il survient très souvent là où l’appartenance du sujet à son contexte interhumain est « mortellement » touchée. Plutôt que d’en appeler à l’autre auquel il ne croit plus, le sujet blessé se retourne contre lui-même, mais meurtrit indirectement les siens. L’un des enjeux de l’intervention thérapeutique vise alors à retrouver le champ interhumain originaire du mouvement suicidaire, et à y travailler les vécus d’injustice sans créer de nouvelles victimes. Il s’agit encore de mobiliser concrètement les proches – dont la présence s’estompe dans l’horizon suicidaire – en sorte de ré-affirmer les liens d’attachement, la solidarité et le soutien mutuel. Les auteurs s’interrogent enfin sur la manière de tenir bon, en tant qu’intervenants, face à ces confrontations éprouvantes à la proximité – ou à l’effraction – de la mort.

Suicide is often seen as an individual right, as a decision at which a subject arrives through self-deliberation. The clinical approach gives us a different picture. On the one hand, suicide is one of the most painful wounds that a family can suffer, affecting the bonds and trust within it. On the other hand, it most often occurs when the subject’s sense of belonging to an interpersonal context is “mortally” compromised. The injured person, rather than appealing to an other in which he or she no longer believes, turns against him or herself, but indirectly bruises his or her relatives. One challenge of therapeutic intervention is therefore to go back to the original, interpersonal domain from which suicidal tendencies arise and to work on the experiences of injustice that reside there without creating further victims. It is also necessary to concretely mobilize relatives – whose presence fades from the view of a suicidal subject – in order to reaffirm bonds of attachment, solidarity, and mutual support. The authors also discuss how practitioners can tackle these stressful confrontations with such proximity to – or in the presence of – death.

El suicidio suele entenderse como un derecho individual, como una decisión de al que el sujeto llegaría mediante la autodeliberación. La clínica nos brinda algo completamente diferente para ver y pensar. Por un lado, el suicidio parece ser una de las heridas más dolorosas que afectan los vínculos y la confiabilidad en las familias. Por otra parte, ocurre muy a menudo cuando la pertenencia del sujeto a su contexto interhumano es «mortalmente» afectado. En lugar de apelar al otro en quien ya no cree, el sujeto herido se da vuelta contra sí mismo, pero perjudica indirectamente a su propio pueblo. Uno de los desafíos de la intervención terapéutica apuntan entonces a redescubrir el campo interhumano originado por el movimiento suicida y a trabajar a través de experiencias de injusticia sin crear nuevas víctimas. Se trata todavía de movilizar concretamente a los seres queridos – cuya presencia se desvanece en el horizonte suicida – para reafirmar los vínculos de apego, solidaridad y apoyo mutuo. Finalmente, los autores se preguntan cómo resistir, como hablantes, ante estas difíciles confrontaciones con la proximidad – o la intrusión – de la muerte.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en