Être réfugié et « volontaire » : les travailleurs invisibles des dispositifs d’aide internationale

Fiche du document

Auteur
Date

2018

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn



Citer ce document

Leila Drif, « Être réfugié et « volontaire » : les travailleurs invisibles des dispositifs d’aide internationale », Critique internationale, ID : 10670/1.rep3s5


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

L’aide internationale ne se caractérise pas seulement par une dépendance à l’égard de ses ressources. Dans l’organisation même de son entreprise de redistribution, elle génère des formes de « mise au travail » de certains de ses bénéficiaires basées sur du volontariat rémunéré. Au Liban, dans un contexte d’accès contraint au marché du travail, le phénomène s’est popularisé auprès des réfugiés syriens comme des acteurs de l’aide, qu’il s’agisse du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ou de ses partenaires locaux. À Beyrouth ou à Tripoli, le caractère urbain et disséminé de la présence de ces déplacés syriens a en effet rendu centrale la question de l’accès aux bénéficiaires, et ce d’autant plus dans certaines marges où l’accès aux espaces est lui-même contraint pour les agents humanitaires. Nouveau maillon du dispositif de délégation de l’aide, des réfugiés syriens, bénéficiaires de ces organisations, se voient donc confier des tâches incombant à l’organisation du travail interne des ONG. J’interroge cet aspect du travail informel des réfugiés syriens à partir du profil de ses acteurs et de leurs parcours, entre économie de survie et/ou professionnalisation à la marge.

Refugees and “Volunteers”: The Invisible Workers of International Aid Programs International aid is not only characterized by its dependence on resources. The very way that its redistributive efforts are organized has the effect of putting some beneficiaries “to work” via remunerated volunteer activity. In Lebanon, in a context marked by a limited access to labor market, this phenomenon has spread among Syrian refugees and aid workers alike, whether those of the United Nations High Commissioner for Refugees or its local partners. In Beirut and Tripoli, the fact that these displaced Syrians are scattered across urban environments has made the issue of accessing beneficiaries central, particularly on the margins of such operations, places where humanitarian agents are not always free to travel. Tasks meant to be internally carried out by NGOs are thus conferred upon Syrian refugees, who constitute a new link in the system of aid delivery and are themselves beneficiaries of these organizations. I examine this aspect of the informal work performed by Syrian refugees – a reflection of the survival economy and/or small-scale professionalization – by profiling those involved in it and the paths that took them there.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en