2013
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Ada Acovitsioti-Hameau et al., « Conjurer et dénoncer la guerre : les monuments aux morts de Mazaugues (Var) », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, ID : 10670/1.rfjdn8
Modérément touché par les grands événements historiques, Mazaugues, petit village du Var, a toujours réagi à ceux-ci avec vigueur et conviction. Ainsi, les quatorze poilus tombés pendant la Grande Guerre sont à l’origine de trois monuments aux morts différents, qui révèlent des motivations et des émotivités diverses. Celles-ci vont du symbolisme et de la dignité dans la douleur au patriotisme teinté d’héroïsme et à l’indignation menant à l’insurrection. Fondés en l’espace d’une quinzaine d’années (de 1922 à 1936) et distribués entre l’église, le cimetière et la place publique face à l’hôtel de ville, ces monuments se distinguent par l’absence de représentations et d’inscriptions d’usage, mais aussi par la volonté de créer chez le spectateur le désarroi que cause la perte injuste de la vie. Le dernier en date, érigé au moment du succès du Front populaire, est une composition en ronde bosse montrant l’absurde du champ de bataille. Ce monument est choisi pour les cérémonies. Il reçoit encore les visites des libres-penseurs, qui manifestent pour la paix en parallèle avec la commémoration officielle des guerres.