Instauration et coexistence de deux communautés de pratiques sur le Plateau de Millevaches (France) : une contribution à l’étude des forêts comme terrains de vies

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2020

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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 20 no. 3 (2020)

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© Université du Québec à Montréal et Éditions en environnement VertigO, 2020




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Eléonore Kirsch et al., « Instauration et coexistence de deux communautés de pratiques sur le Plateau de Millevaches (France) : une contribution à l’étude des forêts comme terrains de vies », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.29205


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Dans un contexte industrialisé, empreint d’une histoire forestière marquée par la normativité, nous proposons d’envisager l’instauration des forêts par les pratiques des gestionnaires, ces dernières étant considérées comme des négociations dynamiques et territorialisées. Les pratiques des acteurs de la gestion et la ressource forestière se façonnent ensemble en instaurant des territoires qui sont des « terrains de vie », plus que de simples supports de production. En France, sur le Plateau de Millevaches, deux communautés de gestionnaires forestiers rivalisent de « bonnes recettes » pour promouvoir tantôt la productivité, tantôt la biodiversité. Dans une relative opposition, ces deux communautés expérimentent et négocient des définitions distinctes de la forêt comme ressource. D’abord instaurée comme un système socio-technique hyper-productif, la forêt monospécifique sert la redynamisation économique d’un territoire marqué par la précarité, tout en autorisant le développement d’un tissu dense de professionnels du bois. Mobilisé par d’autres acteurs comme lieu de la lutte écologique, le système vivant de la futaie irrégulière devient support d’innovation, de cohésion sociale et d’une réflexion sur les conséquences de l’industrialisation. Entre gestion techno-systématique et gestion éco-systémique, les divergences en matière de pratiques et de définitions de la forêt sont source de tensions. Chaque communauté tente d’ériger son mode de gestion de la ressource forestière comme un idéal. Pourtant ces deux dynamiques coexistent et s’influencent dans des trajectoires qui ne sont ni imperméables l’une à l’autre, ni clôturées. Reflétant ensemble une forêt complexe et des terrains de vie, ces deux communautés sont envisagées ici sous l’angle de la socio-écologie, au service d’une réflexion plus large sur la transition et la subsistance à travers des forêts habitées, apprenantes et plurielles.

In an industrialized context, based on a forest history marked by normativity, we propose to consider the instauration of forests and management practices as dynamic and territorialized negotiations. The practices of management actors and the forest resource, are shaped together by creating territories that are "land of life", rather than simple production means. In France, on the Plateau de Millevaches, two communities of forest managers compete for "good recipes" to promote either productivity or the biodiversity. First instaured as a hyper-productive socio-technical system, the monospecific forest serves economic revitalization. Mobilized by other actors as a place of ecological struggle, the actors of irregular forest becomes a platform for innovation, social cohesion and reflection on the consequences of industrialization. Between "techno-systematic" and "eco-systemic" management, differences in forest practices and definitions are sometimes a source of conflict. Each community is trying to build its forest management approach as an ideal. Yet these two dynamics, during their establishment processes, co-exist and influence in trajectories that are neither impervious to each other nor fenced. Reflecting together a complex forest and territorialized land of life, these two communities are considered here from the perspective of socio-ecology, in the service of a broader reflection on the transition and subsistence through inhabited, learning and plural forests.

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