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Jean-Paul Rosaye, « Introduction à la pensée conservatrice de T.S. Eliot », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.rfw14r
Dans la préface de For Lancelot Andrewes: Essays on Style and Order, Eliot se définissait lui-même comme anglo-catholique en religion, royaliste en politique et classique en littérature. Cet article tente de commenter cette définition en montrant qu'elle est révélatrice d'un certain type de conservatisme qui relie Eliot à Burke, à Coleridge, et de façon plus générale à une tradition contre-révolutionnaire que l'on retrouve en France au vingtième siècle chez Maurras par exemple. Le cœur de son conservatisme, toutefois, n'est pas à rechercher dans un certain activisme politique; il se rapporte à ce qu'Eliot appelait le « pré-politique »: le rôle des artistes ne consiste pas, selon lui, à propager une vision statique et agressive de la tradition pour lui donner la possibilité de s'insérer dans un discours politique actif, mais d'œuvrer pour la régénérer régulièrement à travers une quête spirituelle d'une certaine ampleur.