10 juillet 2023
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Sadia Agsous-Bienstein, « Le dialogue culturel entre Palestiniens et Israéliens dans les années 1950 », Revue d'histoire culturelle, ID : 10670/1.rguqbl
Avec l’arrivée en Israël, pendant les années 1950, des Juifs issus des pays arabes, une brève ouverture en faveur d’un dialogue culturel entre Juifs et Palestiniens s’est présentée. Il est question ici d’un certain nombre d’échanges qui ont laissé des traces en littérature, dans le domaine de la traduction entre l’arabe et l’hébreu et dans quelques rares rencontres culturelles. Deux figures centrales se distinguent : Rashed Hussein (1936-1977), poète de Galilée, membre de la communauté nationale palestinienne devenue minoritaire en Israël en 1948 et Sasson Somekh (1933-2019), juif irakien qui a quitté l’Irak en 1951 pour s’établir en Israël. Tout semblait les rapprocher : l’arabe et sa culture, leur statut de minorité au sein de la société israélienne post-1948, mais aussi l’esprit de dialogue, d’altérité et de rencontre par le prisme culturel. Seulement, Somekh, tout en devenant spécialiste de la culture arabe, a opté pour la langue et la culture hébraïques en vue d’être intégré à la société israélienne. Quant à Rashed Hussein, qui a subi les dures conditions du régime militaire (1948-1966), l’emprisonnement et l’isolement, il a rejoint le mouvement de résistance palestinienne et s’est exilé aux États-Unis. Cet article met en lumière ces deux figures et examine leurs contextes historiques et culturels respectifs, afin de comprendre le revers subi par leurs différentes tentatives de rassembler Palestiniens et Juifs-Israéliens.