Le dialogue culturel entre Palestiniens et Israéliens dans les années 1950

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Avec l’arrivée en Israël, pendant les années 1950, des Juifs issus des pays arabes, une brève ouverture en faveur d’un dialogue culturel entre Juifs et Palestiniens s’est présentée. Il est question ici d’un certain nombre d’échanges qui ont laissé des traces en littérature, dans le domaine de la traduction entre l’arabe et l’hébreu et dans quelques rares rencontres culturelles. Deux figures centrales se distinguent : Rashed Hussein (1936-1977), poète de Galilée, membre de la communauté nationale palestinienne devenue minoritaire en Israël en 1948 et Sasson Somekh (1933-2019), juif irakien qui a quitté l’Irak en 1951 pour s’établir en Israël. Tout semblait les rapprocher : l’arabe et sa culture, leur statut de minorité au sein de la société israélienne post-1948, mais aussi l’esprit de dialogue, d’altérité et de rencontre par le prisme culturel. Seulement, Somekh, tout en devenant spécialiste de la culture arabe, a opté pour la langue et la culture hébraïques en vue d’être intégré à la société israélienne. Quant à Rashed Hussein, qui a subi les dures conditions du régime militaire (1948-1966), l’emprisonnement et l’isolement, il a rejoint le mouvement de résistance palestinienne et s’est exilé aux États-Unis. Cet article met en lumière ces deux figures et examine leurs contextes historiques et culturels respectifs, afin de comprendre le revers subi par leurs différentes tentatives de rassembler Palestiniens et Juifs-Israéliens.

With the arrival of Jews from Arab countries in Israel during the 1950s, a brief opening for a cultural dialogue between Jews and Palestinians occurred. It is an exchange that has made its mark in literature, in the field of translation between Arabic and Hebrew and in rare cultural encounters. Two central figures stand out: Rashed Hussein (1936-1977), a poet from Galilee, a member of the Palestinian group that became a minority in Israel in 1948, and Sasson Somekh (1933-2019), an Iraqi Jew who left Iraq in 1951 to settle in Israel. Everything seemed to bring them together: Arabic and its culture, their status as a minority in post-1948 Israeli society, but also the spirit of dialogue, otherness and cultural gathering. However, Somekh, while becoming a specialist in Arabic culture, embraced the Hebrew language and culture as a means of integration into Israeli society. As for Rashed Hussein, who experienced the harsh conditions of the military regime (1948-1966), imprisonment and isolation, he joined the Palestinian resistance movement and went into exile in the United States. This article highlights these two decisive figures and examines their respective historical and cultural contexts in order to understand the setback of their different attempts to bring Palestinians and Israeli-Jews together.

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