La société espagnole entre conflit et sensibilité à l’histoire

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12 avril 2021

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Benoît Pellistrandi, « La société espagnole entre conflit et sensibilité à l’histoire », Casa de Velázquez, ID : 10670/1.rhslcq


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L’identité nationale en Espagne n’est pas l’objet d’un consensus. Au contraire, la division et le conflit courent le long des lignes de partage de conceptions divergentes et concurrentes. Cette lecture débouche obligatoirement sur les aspects culturels des enjeux. C’est effectivement sur ce plan-là que le conflit est le plus significatif et qu’il révèle les idéologies mobilisées, les représentations forgées et les symboles instrumentalisés. Si la société espagnole contemporaine a donné des signes de son goût pour l’histoire comme pratique culturelle, ses divisions politiques l’ont conduit à instrumentaliser l’histoire, devenue objet de débats politiques où s’expriment à la fois des frustrations liées à la Guerre civile et à la longue dictature franquiste comme la volonté d’une société pleinement démocratique de regarder son passé le plus objectivement — sereinement ? — possible.

La identidad nacional en España no es objeto de consenso. Al contrario, las diferencias que se observan entre distintas concepciones divergentes son señales de división y conflicto. Esta lectura obliga a interesarse de cerca por los aspectos culturales de este tema. En efecto este es el ámbito en el que el conflicto mejor se revela y pone en evidencia las ideologías movilizadas, las representaciones forjadas y los símbolos instrumentalizados. Si la sociedad española contemporánea dio muestras de su gusto por la historia como práctica cultural, sus divisiones políticas la han llevado a instrumentalizar su historia, convertida en objeto de debates políticos en los que se expresan tanto frustraciones debidas a la Guerra Civil y a la larga dictadura franquista como a la voluntad de una sociedad plenamente democrática por mirar su pasado lo más objetivamente —¿serenamente?— posible.

National identity in Spain is not an object of consensus. On the contrary, the differences that can be observed between the different divergent concepts are signs of division and conflict. This realisation obliges one to take a close interest in the cultural aspects of this subject. Indeed this is the area in which the conflict is best revealed and the mobilised ideologies, the invented representations and the symbols exploited for particular ends are clearly seen. If contemporary Spanish society has shown signs of a taste for history as a cultural practise, its political divisions have led it to pervert the use history for particular ends and to convert it into the object of political debates, in which there are expressed both the frustrations arising from the civil war and the long Franco dictatorship, and the will of a fully democratic society to examine its past as objectively and —serenely?— as possible.

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