2011
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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 11 no. 1 (2011)
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Diallo Mamadou Saïdou et al., « La gestion dérogatoire : une stratégie associant péniblement l’État et les communautés locales dans le Parc National du Haut Niger (Guinée) », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.rk9o3a
Intégrer les structures traditionnelles dans la gestion du Parc National du Haut Niger. Contrairement au schéma classique fondé sur une gestion exclusive par les structures de l’État, l’expérience présentée dans l’article s’appuie sur les structures traditionnelles dont les savoirs ancestraux sont mobilisables pour une gestion concertée des ressources naturelles notamment la faune et flore. Les observations de terrain et les enquêtes par entretiens semi-directifs révèlent que, malgré la reconnaissance et la prise en compte du rôle des communautés traditionnelles concernées, ces dernières adhèrent à la gestion dérogatoire sans grande conviction, d’autant plus que les structures publiques associées à la gestion du Parc ne disposent pas de moyens suffisants pour intervenir de manière efficiente. Cet exemple illustre l’écart entre le discours dominant qui prône la gestion intégrée des aires protégées et les difficultés concrètes de mise en oeuvre d’une telle gestion censée associer l’État et les structures traditionnelles. Ces difficultés ne devraient pas pour autant conduire à une remise en cause de la gestion dérogatoire, car nos observations et nos enquêtes suggèrent que la stratégie peut fonctionner et faire la preuve de son efficacité si des efforts sont entrepris dans l’appui au développement communautaire et dans la création d’activités génératrices de revenus pour les populations traditionnelles qui mettent leurs savoirs au service de la gestion du Parc,en un mot au développement durable.