"Réenchanter les paysages dévastés. The Land of Hope de Sono Sion et Homeland de Nao Kubota"

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6 décembre 2021

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O'Kelly Rosine, « "Réenchanter les paysages dévastés. The Land of Hope de Sono Sion et Homeland de Nao Kubota" », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.rkub73


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Les films The Land of Hope (2013) de Sono Sion et Homeland (2014) de Nao Kubota mettent en évidence le trauma des victimes de l’explosion nucléaire et des radiations de Fukushima (11 mars 2011). Ce désastre écologique qui a causé la mort de presque 20 000 personnes a également conduit à l’apparition de véritables « villes fantômes ». Dans certaines régions, comme celles du Tōhoku, la désolation paysagère évoque une « fin de la nature » (Bruno Latour), tout en soulignant la dépossession des terres qu’ont connue de nombreux japonais. En partant d’un état des lieux de cette situation particulière (les deux cinéastes ont réalisé de nombreux entretiens avec les habitants des régions concernées avant de filmer), ces films interrogent des sujets éminemment liés à l’écologie (au sens étymologique du terme) et à l’écocritique : quel est l’attachement de l’humain à la terre qui l’a vu naître et grandir ? Comment faire le deuil de la nature ? Comment se réapproprier un paysage dévasté et le « réenchanter » ? Comment un paysage traumatique peut-il devenir un « paysage thérapeutique » ? Mais aussi, dans une perspective plus politique, comment se positionner face aux informations fournies par les autorités qui semblent minimiser les risques encourus et ne pas prendre la mesure de la gravité des choses, d’un point de vue aussi bien environnemental, sanitaire que sociétal ?Nous nous proposons ainsi de réfléchir sur les moyens du cinéma pour traduire ce sentiment d’appartenance à la terre mais aussi et surtout la nécessaire (et forcée) reconstruction des sujets après la catastrophe (résilience psychologique). Pour ce faire, nous évoquerons aussi bien des sources esthétiques et philosophiques (comme la vision anti-dualiste proposée par François Jullien dans son ouvrage Vivre de paysage) que des sources plus socio-politiques (comme le concept de « slow violence » développé par Rob Nixon), tout en nous efforçant de contextualiser nos réflexions en les reliant le plus possible avec les croyances et les us et coutumes japonaises (mis en évidence, par exemple, récemment par Richard Lloyd Parry dans Les Fantômes du Tsunami (2018), ou par Mélanie Pavy dans sa thèse intitulée « Fictions Oméga » (2020)).

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