2013
Cairn
Frank Vandenbroucke, « Why we need a European Social Union », Reflets et perspectives de la vie économique, ID : 10670/1.rlwrm3
Le débat sur l’« Europe sociale » a besoin de réponses sans équivoque aux questions suivantes : le pourquoi d’une Europe sociale, la question de sa substance et celle de la méthode à utiliser pour y parvenir. En ce qui concerne le pourquoi, je défends la thèse suivante : si, voici dix ans, la quête d’une description opérationnelle du modèle social européen pouvait encore être considérée comme un exercice utile mais pas vraiment indispensable, elle est devenue aujourd’hui une question réellement existentielle pour l’Union. Pour que l’Union monétaire puisse survivre, il faut la compléter d’une réelle Union sociale européenne. Une Union sociale européenne signifie que l’Union européenne guide le développement en substance des États-providence nationaux, par le biais de standards et objectifs sociaux généraux, tout en laissant les moyens et les instruments aux États membres. Cela présuppose un consensus de base à propos des objectifs de la politique sociale. Cela requiert aussi une solidarité pan-européenne, basé sur la réciprocité entre les États membres. En ce qui concerne la substance, j’esquisse brièvement quelques éléments qui devraient figurer à l’agenda social qui découle de cette analyse, en me focalisant sur l’investissement social. J’identifie quelques-unes des urgences relatives à la méthode à utiliser – à savoir la nécessité de restaurer l’unité de la politique économique et de la politique sociale et l’unité des objectifs à court terme et long terme – et comment cela pourrait inspirer l’approche contractuelle proposée par le Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.