2000
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Michel Oriol, « La chanson populaire comme création identitaire : le Rebetiko et le Raï. De la transgression locale à la reconnaissance mondiale », HAL-SHS : sociologie, ID : 10.3406/remi.2000.1731
Ce texte part de la distinction à effectuer entre la mobilisation des identités collectives et la culture, en tant qu'objet d'études de l'anthropologie. Celle-ci est considérée comme un processus dynamique destiné à unifier et à obtenir d'être reconnu de la part d'un ensemble de sujets qui, faute de cela, seraient voués à demeurer dans l'hétérogénéité et la domination subie. Les chansons populaires, illustrées ici par le rebetiko et le raï, fournissent un très bon exemple de ce processus, qui se développe indépendamment des normes officiellement instituées et, souvent, à leur encontre. Le raï et le rebetiko, issus des milieux marginaux et stigmatisés, ont trouvé une légitimité en devenant des symboles de résistance aux dominations et aux menaces politiques (l'armée allemande, puis les colonels grecs pour le rebetiko, l'islamisme et la nomenklatura algérienne pour le raï). Puis ils ont été internationalement reconnus, grâce, en particulier, à leur adoption par les diasporas constituées par les émigrés.