Diataxe. De l’activité configuratrice à la saisie des transitions

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16 avril 2024

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Pierluigi Basso Fossali, « Diataxe. De l’activité configuratrice à la saisie des transitions », Revue Actes Sémiotiques, ID : 10.25965/as.8544


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Notre contribution vise à problématiser les pratiques sémiotiques lorsque l’activité configuratrice, paradigme d’une visée perceptive ou d’une énonciation, doit céder la place à une saisie et à une valorisation des transitions. Ces dernières semblent échapper à la fois à une organisation paratactique d’éléments catégorisés à l’avance (effets de coordination, juxtaposition, accumulation, etc.) et à une structuration hypotactique à même d’imposer un ordre intégrateur. Entre ces deux logiques syntaxiques s’introduirait une solution dans laquelle la signification n’a pas la structuration méréologique typique des langages « digitaux » (caractérisés par des unités discrètes), mais possède plutôt une sorte de diataxe, laquelle exemplifierait des écarts sans avoir recours à des proportionnalités ou à des enchâssements préalables. Au contraire d’une prise analytique soutenue par les organisations syntaxiques traditionnelles et la « rection » qu’elles assurent, la diataxe semble promouvoir une synthèse « enharmonique » qui se maintient entre constitution et aspersion, favorisant ainsi la prise en compte de la transition en tant que telle ; une transition entre des valeurs qui ne semblent pas devoir rivaliser pour se partager les valences en jeu. En effet, la transition n’est plus conçue comme une phase d’absence de forme, prélude d’une comparaison qui sera tôt ou tard possible entre un principe organisationnel en amont et un principe en aval ; la transition exemplifie une coalescence formelle qui s’impose aux formes qu’elle héberge et fluidifie, sans se réduire à la notion de continuum. L’article aborde la transition selon trois stratégies différentes : l’observation de la transition, la tentative de la médier, la transition directement incarnée. La dernière stratégie nous amènera à introduire brièvement une étude de cas concernant un tableau anonyme. Il s’agit sans doute de l’œuvre d’un peintre qui a travaillé en reflétant sa propre condition de « transitaire » dans l’évolution incertaine (entre mythe et dénonciation sociale) d’un sujet assez délicat tel quel le suicide.

Our contribution aims to problematize semiotic practices when the configuring activity, paradigm of a perceptive aim or enunciation, must give way to a grasp and valorization of transitions. The latter seem to escape both a paratactic organization of elements categorized in advance (effects of coordination, juxtaposition, accumulation, etc.) and a hypotactic structuring capable of imposing an integrating order. Between these two syntactic logics would be a solution in which meaning does not have the mereological structuring typical of "digital" languages (characterized by discrete units), but rather has a kind of diataxis, which would exemplify deviations without recourse to prior proportionalities or embeddings. In contrast to an analytical grasp supported by traditional syntactic organizations and the "rection" they ensure, diataxis seems to promote an "enharmonic" synthesis that holds between constitution and aspersion, thus favoring consideration of the transition as such; a transition between values that don't seem to have to compete to share the valences at stake. Indeed, transition is no longer conceived as a phase of formlessness, the prelude to a comparison that will sooner or later be possible between an upstream and a downstream organizational principle; transition exemplifies a formal coalescence that imposes itself on the forms it hosts and fluidifies, without being reduced to the notion of continuum. The paper approaches transition through three different strategies: observing transition, seeking to mediate it, and directly embodying transition. The last strategy leads us to briefly introduce a case study of an anonymous painting. This is undoubtedly the work of a painter who has worked by reflecting his own condition as a "transitor" in the uncertain evolution (between myth and social denunciation) of a rather delicate subject such as suicide.

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