2003
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Jacques Fontanel et al., « Les critiques du choix de la thérapie de choc », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.rprz5k
Les économistes russes étaient, au départ, plutôt favorables à une démarche graduée d’une économie planifiée vers une économie de marché. Sous l’influence du Fonds Monétaire International et des experts occidentaux, la transition a été accélérée par la politique dite de « thérapie de choc », d’une part pour rendre irréversible le processus en marche en réduisant le rôle autoritaire de l’Etat et d’autre part par la confiance aveugle dans les qualités de régulation quasi automatique de l’économie de marché. De nombreux économistes ont pourtant réclamé le maintien d’une puissance régalienne capable de sauvegarder les intérêts collectifs des citoyens et le rôle indispensable des autorités publiques dans la régulation et l’orientation de l’économie nationale. La Russie a eu à faire face à une double transition, avec le passage d’une économie fortement militarisée à une économie concurrentielle pour laquelle elle n’était pas bien préparée. La conversion des industries d’armement a rendu de nombreux investissements obsolètes. La thérapie de choc a provoqué des dégâts économiques et sociaux considérables, avec l’absence des investissements publics nécessaires, les coupes sombres dans les dépenses de santé et d’éducation.