Gestion de vengeances et conflits privés au sein de l'élite gantoise à la fin du Moyen Âge

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2013

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Frederik Buylaert, « Gestion de vengeances et conflits privés au sein de l'élite gantoise à la fin du Moyen Âge », Revue du Nord, ID : 10670/1.rq6b2d


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Cette contribution traite essentiellement de la manière dont les élites gantoises de la fin du Moyen Âge géraient ses conflits. Vers 1300, la classe patricienne au pouvoir fut déchirée par plusieurs violents conflits entre familles. Ces conflits aggravaient la rivalité entre les familles patriciennes gantoises et les corps de métier frustrés du pouvoir. Ils s’entrelaçaient avec les tensions politiques plus larges en Flandre. Vers la fin du xive et au début du xve siècle, ces conflits à grande échelle avaient perdu l’acuité de leur dimension politique. Ce n’est pas comme si ces conflits d’élite avaient disparu, mais ils étaient devenus moins violents et l’interconnection avec d’autres tensions sociales n’exista plus. Ceci n’était pas tellement le fait de l’ascension de l’État et de l’établissement présumé d’un système de droit, mais l’ascension d’une dynastie princière incontestée fit beaucoup pour affaiblir les conflits locaux évitant par la même qu’ils ne servent de combustible aux luttes de clans. En fait, la transformation de la gestion de conflits dans l’élite gantoise était étroitement liée à une réforme des structures sociales et politiques de la communauté urbaine. Dans ce nouveau contexte, les conflits et les animosités étaient résolus par des mécanismes pré-existants d’apaisement, inhérents au bon fonctionnement des familles étendues de l’élite patricienne de Gand, gestionnaires de richesses, de renom et de pouvoir politique. C’est ce mécanisme qui, par le biais d’une élite à la tâche lourde, est à la base d’une stabilité sociale remarquable, une stabilité nullement garantie par l’État, ni par un quelconque mécanisme officiel de gestion de conflit émanant des autorités de la ville.

Urban elites and conflict management in the Later Middle Ages : the case of GhentThis contribution focuses on the question of conflict resolution in the elite of late medieval Ghent. Around 1300, the urban patriciate was torn asunder by several violent feuds between leading families. Those feuds fuelled the strife between the Ghent patriciate and the politically frustrated guilds, and linked themselves with larger political tensions in Flanders. In the xivth and xvth century, however, large-scale feuding disappeared. Elite conflicts became by no means rare, but they became less violent and they did no longer interconnect with other social tensions. This was not caused by the rise of the state and its presumed establishment of a rule of law, though the ascension of an uncontested princely dynasty did much to sap the lifeforce of local feuds to become breeding grounds for faction strife. Instead, the reshaping of conflict management in the Ghent elite was closely interlinked with a reshaping of the social and political structure of the urban community. In this new setting, conflicts and feuds were settled by pre-existing mechanisms of conflict resolution, which were inherent in the functioning of the extended families of the Ghent patriciate as managers of wealth, status and political power. This provided the highly charged elite with a remarkable social stability, which was secured neither by the state, nor by the official ways of conflict resolution organised by the urban government.

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