« La mort vaut mieux que la honte » ou le concept de hààwì chez les Zarma du Niger

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31 mars 2017

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Sandra Bornand, « « La mort vaut mieux que la honte » ou le concept de hààwì chez les Zarma du Niger », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.rsluh1


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Dans la société zarma du Niger, on fait très souvent référence au concept de hààwì, que l’on peut plus ou moins traduire par « honte, pudeur, gêne », et les expressions linguistiques sont nombreuses et variées pour qualifier cet affect. Que signifie alors « avoir honte » pour un Zarma ?À partir d’enquêtes de terrain et d’un corpus linguistique constitué non seulement d’anecdotes, mais également de chants et de récits relevant de la littérature orale, je montre, à l’instar de Jean-Pierre Olivier de Sardan (1982, 1984) que la « honte » est non seulement ce qu’une personne ressent lorsqu’une de ses actions, contraire à la morale, est révélée au grand jour, mais qu’elle est aussi une retenue qui empêche, par anticipation, de mal agir. À la honte, les Zarma bien nés préfèrent la mort nous disent les adages, qui nous révèlent ainsi la centralité de cet affect et son rôle structurant au sein de la société tout entière. Dans ce contexte où la honte peut s’apparenter à une mort sociale, la connaître, la maîtriser est une qualité essentielle, une qualité qui – selon l’idéologie dominante – est par ailleurs uniquement l’apanage des hommes libres. Cette connaissance justifie leur supériorité dans la société, mais implique des contraintes, comme l’extrême maîtrise de soi et la mise en place de stratégies qui permettent d’afficher une appartenance au groupe de ceux qui « savent ce qu’est la honte ».

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