2016
Cairn
André Babeau, « Une analyse difficile du désendettement des ménages », Revue française d'économie, ID : 10670/1.rtdl9b
Dans la zone euro, il n’y a pas eu au sens propre, au lendemain de la crise, de désendettement des ménages, ni absolu, ni relatif, puisque, non seulement leur passif (crédits au logement et à la consommation) a continué de croître entre 2006 et 2012, mais cette croissance a encore été supérieure à celle de leur revenu disponible (2,48 % par an contre 1,8 %). Toutefois, il y a bien eu un très fort freinage de la croissance de ce passif dû à une brutale diminution du recours au crédit (le crédit à la consommation a été plus touché que le crédit au logement), cependant que les remboursements (qu’il a fallu calculer puisqu’ils ne figurent pas dans les comptes nationaux) ont manifesté, comme il était prévisible, davantage d’inertie. S’agissant de l’influence de ce freinage sur l’ensemble de l’activité et, en particulier, sur la consommation et les placements financiers des ménages, il est indispensable, comme nous avons tenté de le faire ici pour la France, de distinguer les remboursements d’emprunts financés par l’ouverture de nouveaux crédits de ceux financés par l’épargne des ménages.