3 décembre 2020
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Côme Billard, « Connections Vertes : Appliquer l'Economie des Réseaux à la Transition Energétique », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.rwbwsa
Pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C d'ici la fin du siècle, les économies mondiales doivent atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. La diffusion à grande échelle de technologies à faible émission de carbone représente une composante importante des stratégies internationales visant à atteindre cet objectif, largement soutenue par la mise en œuvre de politiques environnementales. Cette thèse s'appuie sur la théorie des réseaux pour étudier à la fois théoriquement et empiriquement les dynamiques de diffusion sur la voie d'une société décarbonée. Nous analysons trois perspectives de diffusion différentes: les technologies vertes, les politiques environnementales et les effets des chocs économiques sur les émissions (importées / générées). Cette thèse renforce différents volets de la littérature académique (économie des réseaux, économie de l'environnement) et propose des implications pour les décideurs publics désireux d'atteindre les objectifs fixés dans l'Accord de Paris (2015).Premièrement, elle met en lumière comment la structure des réseaux, qu'il s'agisse de connexions sociales, de flux politiques entre États ou d'interactions économiques sectorielles, joue un rôle essentiel dans la dynamique de diffusion. Cette dimension est particulièrement pertinente pour la diffusion des technologies propres (chapitre 1), pour laquelle les structures sociales sous-jacentes affectent la diffusion à de nombreux égards. Les gouvernements désireux de maximiser le déploiement de technologies bas carbone pourraient tirer parti de ces aspects lors de la conception des interventions publiques. En ce qui concerne les politiques environnementales (chapitre 2), l'analyse de la diffusion à travers les États américains met fortement l'accent sur le fait que les positions des États dans le réseau - des flux politiques - sont essentielles pour comprendre les dynamiques de propagation. Ce travail fournit des informations sur les États susceptibles de favoriser la diffusion à travers les États-Unis ainsi que sur les déterminants de ces observations. Enfin, les deux dernières contributions du présent manuscrit s'inscrivent dans le contexte des appels résurgents à limiter les émissions importées à l'échelle de l'UE (chapitre 3) et de la mise en œuvre des plans de relance du COVID-19 dans les États de la région (chapitre 4). Dans les deux cas, nous donnons des informations sur les effets d'un choc d'activité au sein d'un secteur sur les émissions industrielles. Bien que les résultats soulignent le rôle clé de certaines industries, la perspective "réseau" appelle les décideurs à prendre en compte la dépendance sectorielle des activités en aval lors de la mise en œuvre d'instruments économiques ciblant les secteurs à forte intensité de GES. Ce travail illustre comment les structures de réseaux (sociaux/économiques), les positions des agents et la force des connexions qu’ils entretiennent sont des dimensions essentielles à prendre en compte lors de la conception de politiques visant à accélérer la transition énergétique.