Globalisation de la République des Lettres ? : Le prix Nobel de littérature de Mo Yan

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RÉSUMÉ La remise du prix Nobel de littérature à Mo Yan en 2012 déclencha de longues controverses sur l’intégrité du lauréat, la censure littéraire et la liberté d’expression. Réexaminant les annales du prix Nobel et les controverses autour de Mo Yan, le présent article soutient que, dans cet épisode, la reconnaissance d’une nation périphérique par un centre faisant office de « métropole » prend le pas sur la vigueur du débat et sur l’appréciation littéraire critique. Une plus grande diversité parmi les lauréats de prix prestigieux ne débouche donc pas nécessairement sur une plus grande tolérance pour la dissidence, pas plus qu’elle n’entraîne une vitalité littéraire accrue.

SUMMARY Mo Yan’s Nobel Prize in literature caused lengthy controversies over the writer’s integrity, literary censorship, and freedom of expression. Reviewing the Nobel’s records and the Mo Yan controversies, this paper argues that the episode demonstrates that recognition of the peripheral national by the “metropolitan” center is taking priority over vigorous debate and critical literary appreciation. The appearance of growing diversity among laureates of the prestigious prize does not render greater tolerance of dissent ; nor does it necessarily signal growing literary vitality.

RESUMEN La concesión del premio Nobel a Mo Yan en 2012 provoca amplias controversias sobre la integridad del laureado, la censura literaria y la libertad de expresión. Al reexaminar los anales del premio Nobel y las controversias en torno a Mo Yan, el presente artículo sostiene que, en ese episodio, el reconocimiento de una nación periférica por un centro que actúa como « metrópolis » prevalece sobre el vigor del debate y la apreciación literaria crítica. Así, pues, una mayor diversidad entre los laureados con premios prestigiosos no desemboca necesariamente en una mayor tolerancia de la disidencia, tanto como no entraña un incremento de la vitalidad literaria.