2 novembre 2022
Aurélien Montel, « Les madrasas de Tripoli d'Occident à l'époque médiévale », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.s08wgy
Au Maghreb, l’histoire de la madrasa en tant qu’institution de transmission du savoir est encore à écrire. Apparue à Bagdad dans le deuxième tiers du Ve/XIe siècle, elle s’y est pourtant implantée avec un certain succès à partir de la fin du VIIe/XIIIe siècle, soutenue par les dynasties post-almohades. Pour cette raison, la madrasa s’est en particulier installée dans le tissu urbain et savant de leurs capitales, autour desquelles elle a polarisé et ancré les réseaux savants. Au-delà de ces cas, bien connus mais particuliers à bien des égards, il est également attesté qu’il a existé des madrasa-s provinciales, nettement moins bien documentées. À Tripoli en particulier, les sources documentent l’existence de deux madrasa-s, qui restent aujourd’hui invisibles car elles n’ont laissé aucun vestige matériel : la première fut fondée par le pouvoir hafside au VIIe/XIIIe siècle, la seconde par un émir de la dynastie des Banū Ṯābit, qui régnèrent indépendants sur Tripoli au VIIIe/XIVe. L’analyse des quelques mentions faites par les auteurs médiévaux viendra donc nourrir une réflexion précisant d’abord les fonctions de la madrasa loin des capitales, mais aussi dans un contexte de marge politique ; ainsi que l’influence exercée par cette institution sur les réseaux savants structurés autour de la ville, qui jouait un rôle important à l’échelle de l’Islam méditerranéen.