2018
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Françoise Daviet-Taylor, « "Schade", le dernier mot de Paula Modersohn-Becker », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.s0op0c
Le sentiment d’inachevé, et la conscience du temps qu’elle implique, est nécessairement une donnée de la conscience d’un sujet, d’une personne (Merleau-Ponty, Gustave Guillaume). Seront convoquées outre ses capacités d’entendement et de mémoire, celle de sa « représentation » du temps – aux trois dimensions (les trois présents augustiniens) – et des aspects, ses tensions de durée (le tonos du verbe). Pour que jaillisse à un moment donné la notion d’inachevé, et son dire, il faut d’abord, chez le sujet, qu’une « perception d’une totalité de temps » (l’« intuition catégorique » de Husserl) ait lieu. Le jugement d’inachevé dans la langue est alors possible. Seront considérés quelques cas où des formes brèves disent cette conscience de l’inachevé, et particulièrement le dernier mot prononcé par l’artiste peintre Paula Modersohn-Becker en mourant : « Schade » (« Dommage »).