26 novembre 2021
Elisa Caron-Laviolette, « (Ré)occupations. Réflexions autour de la variabilité magdalénienne à travers une séquence exceptionnelle d’occupations à Étiolles », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.s0xkzz
Le cœur de ce travail est formé par l’analyse d’une séquence stratifiée de trois occupations magdaléniennes : les unités d’occupation D71, à Étiolles (Essonne). La configuration exceptionnelle de ces unités d’occupation permet de proposer l’hypothèse d’une réoccupation par une même bande de Magdaléniens, voire par une même famille, à l’échelle de quelques années. L’étude com- parée des vestiges de chacun des trois séjours successifs de ces individus permet par conséquent d’aborder la variabilité des comportements préhistoriques à trois échelles : celle, déjà largement explorée via une démarche dite paléohistorique, des mutations culturelles du Tardiglaciaire ; celle des nuances discrètes entre les comportements de chaque individu, propre aux approches paléosociologiques ; celle, surtout, qui opère au sein d’un même groupe culturel, au gré des cir- constances de chaque occupation. C’est cette échelle intermédiaire qui nous est rarement accessible pour ces périodes anciennes, et qui permet de distinguer, au sein de la variabilité des com- portements, celle d’ordre culturel de celle plus circonstancielle. Ces trois échelles de variabilité sont mises en perspective à travers deux axes de travail : d’une part, l’analyse technologique des chaînes opératoires de taille, et d’autre part la reconstitution des activités, du fonctionnement, et de la fonction de chaque unité d’occupation, permise par la grande qualité de préservation des sols d’occupation. Les résultats de cette étude constituent la base d’une discussion plus large, à la fois sur la diversité des méthodes de débitage laminaire au Magdalénien et sur les modes d’occupation dans les campements de chasseurs-cueilleurs nomades.