19 novembre 2007
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Mohamed Fall Ould-Bah, « L'argent de Dieu : contribution à une anthropologie économique des systèmes financiers musulmans », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.s1ytf2
Si, avec Max Weber, on admet la puissance des "obstacles spirituels" de type religieux et la profonde immixtion de l'Islam dans la vie - tant individuelle que sociale- des sociétés musulmanes, n'est- on pas fondé à s'interroger sur la viabilité, au sein de ces sociétés, de modèles financiers "occidentaux" où l'intérêt, déclaré ribâ par la plupart des fuqaha [jurisconsultes], joue un rôle prééminent ? A l'inverse, existe-t-il un "modèle financier islamique" capable de constituer, au moins pour les sociétés musulmanes, une alternative crédible aux multiples impasses auxquelles y mèneraient les modèles financiers dits "conventionnels" tels que développés par "le monde occidental" ? Ce "modèle" peut-il être fondé uniquement sur la prohibition de l'intérêt ? Et d'ailleurs, en quoi l'intérêt est-il ribâ ?? Tout intérêt est-il ribâ ? Telles sont quelques unes des questions qui ne cessent de hanter tous ceux qui se sont intéressés aux problèmes de (sous) développement en terre d'Islam. C'est, quelque part à l'intersection de ces deux faisceaux de questions qu'est né la "finance islamique". L'objet de cette thèse est d'étudier, par les outils de l'anthropologie, les mécanismes économiques d'expression de ce phénomène dans le contexte de la Mauritanie d'aujourd'hui