Ni larmes ni sépulture. Privation de sépulture et inhumation infamante dans la province ecclésiastique de Bordeaux (fin XIe-XIVe s.)

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1 juin 2023

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Mathieu Vivas, « Ni larmes ni sépulture. Privation de sépulture et inhumation infamante dans la province ecclésiastique de Bordeaux (fin XIe-XIVe s.) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.s2i6kw


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Résumé En Fr

“They will not be mourned or buried, but will lie like dung on the ground [...] and their corpses will become food for the birds of the air and beasts of the earth”. The words of God to the prophet Jeremiah set out the contours of the denial of burial in the Middle Ages: a deliberately shameful treatment of bodies which would one day rise again was added to the absence of interment and the expression of affection for the dead. These words would provide the basis for the medieval Christian definition of the penalty of denial of what the texts call the sepultura ecclesiastica or christiana. The Church refused Christian funerals, liturgical commemoration and burial in the communal burial space to “bad Christians”, in other words it excluded those whose behaviour and actions were judged harmful by and for the society of the living and the community of the dead. Focusing on the ecclesiastical province of Bordeaux from the eleventh to the fourteenth century, this book sheds light on the causes, the consequences and the ways to annul or avoid this sanction for both the living and the dead. It also places the denial of burial in the context of the interplay between the judicial machinery, the lay and ecclesiastical systems of political domination, and those who were put to trial. It approaches the subject by crossing textual sources (including normative, liturgical and practical texts) and data generated by archaeologists concerned with finding a historical interpretation of atypical burials (deposition on the belly or outside of the funerary space, for example).

“On ne leur donnera ni larmes ni sépulture ; ils seront comme du fumier sur la terre [et] leurs cadavres serviront de pâture aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre”. Extraites de l’Ancien Testament, ces divines paroles adressées au prophète Jérémie dévoilent les contours de la sanction de privation de sépulture : à l’absence d’inhumation et d’affection envers les défunts s’ajoute un traitement infamant pour des cadavres destinés à ressusciter. Ces mots vont orienter la définition médiévale et chrétienne de la peine de privation de ce que les textes nomment la sepultura ecclesiastica ou christiana : l’Église refuse en effet les funérailles chrétiennes, la mémoire liturgique et l’inhumation dans l’espace funéraire communautaire aux “mauvais chrétiens”, autrement dit elle exclut celles et ceux dont le comportement et les actes sont jugés néfastes par et pour la société des vivants et la communauté des morts.En se concentrant sur la province ecclésiastique de Bordeaux des XIe-XIVe s., ce livre éclaire les causes, les conséquences et les moyens d’éviter et d’annuler cette peine, tant pour les vivants que pour les morts. Il replace également la privation de sépulture dans le jeu des interactions entre les justices, les systèmes de domination politique (ecclésiastiques et laïques) et les justiciables. Pour ce faire, il tente une approche du sujet en croisant les sources textuelles (normatives, liturgiques, actes de la pratique, etc.) et les données produites par des archéologues soucieux de trouver une interprétation historique aux inhumations atypiques (dépôt sur le ventre, en dehors d’espace funéraire, etc.).

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