22 décembre 2023
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Michel Calmet et al., « L'enseignement du judo et du kata : l'expression personnelle peut-elle être abordée avant l'expression formelle ? », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10.14589/ido.24.1.5
Contexte : Randori (exercice de combat libre) et kata (exercice de pratique formelle codifiée) sont complémentaires dans l'apprentissage du judo. Traditionnellement enseignés par imitation (relation entre sensei et senpai/kohai ; phase SHU de la méthode SHU-HA-RI) et après le randori, les kata sont souvent perçus comme un obstacle à la promotion à un grade supérieur. Les méthodes d'enseignement actives peuvent nous aider à changer cette perception.Objectif : Une expression personnelle ou une pratique libre personnelle des concepts du kata peut précéder l'expression formelle ou la pratique codifiée formelle dans l'apprentissage du kata.Méthodes : De 2011 à 2018, l'expression personnelle basée sur les concepts du gonosen-no-kata (kata de contre-attaques) a été analysée chez 38 étudiants de niveau licence de l'Université de Montpellier (France). Les sujets maîtrisaient le nage-no-kata (obligatoire pour la ceinture noire 1er dan), mais ne connaissaient pas le gonosen-no-kata (obligatoire pour la ceinture noire 4ème dan). Pendant 4 heures de cours, ils devaient exécuter librement tout ou partie de 4 séries : 3 contre-attaques différentes après 3 attaques différentes, 1 contre-attaque identique après 3 attaques différentes, 3 contre-attaques différentes après 1 attaque identique, et 3 contre-attaques libres après 3 attaques libres.Résultats : Les sujets ont réalisé 95 séries contenant 282 attaques/contre-attaques : 231 attaques et 47 contre-attaques correspondaient à celles codifiées dans le gonosen-no-kata, reflétant les intuitions des élèves. Les techniques interdites en compétition par la Fédération internationale de judo en 2011 n'ont pas été utilisées par les élèves. Aucune différence significative n'a été constatée entre les femmes et les hommes dans les choix de défense utilisés pour l'esquive et le sen-no-sen, et dans les techniques utilisées pour la contre-attaque. En revanche, les hommes et les femmes présentaient des différences significatives dans le blocage des attaques.Conclusions :- Les méthodes d'enseignement actif pour l'apprentissage du gonosen-no-kata sont valables et pourraient être étendues ;- Les étudiants sont créatifs dans le choix des techniques ;- L'expression personnelle peut précéder l'expression formelle dans l'apprentissage du kata.Il peut y avoir des retombées inattendues pour le personnel technique du judo français dans le développement de méthodes pour inclure le gonosen-no-kata dans l'échauffement et les techniques.Mots clés : pédagogie active, pédagogie chlorophyllienne, sport de combat, kata, Kodokan, arts martiaux, apprentissage moteur, randori, self-défense, shu-ha-ri