2021
Cairn
Sabine Noël, « Familles interdites à l’île Bourbon/La Réunion au temps de l’esclavage (1665-1848) », Histoire de la justice, ID : 10670/1.s3wpgf
« Deffense aux François d’épouser des négresses, cela dégoûterait du service, et deffense aux noirs d’épouser des blanches, c’est une confusion à éviter. » L’article XX de l’ordonnance de Jacob Blanquet de La Haye, vice-roi, amiral et lieutenant pour le Roy dans tous les pays des Indes, pose clairement l’interdiction de l’intermariage à l’île Bourbon en 1674. Cette législation, ignorée dans les débuts du peuplement de la colonie, se voit renforcée par la suite lors du passage d’une société de subsistance à une société esclavagiste. Pourtant, certains sont déterminés à « faire famille » et à déjouer les obstacles juridiques et sociaux mis en place contre ces unions interdites. C’est-à-dire rendre possible la transmission d’un héritage symbolique (patronyme, adoption, éducation) et d’un héritage matériel (biens, dots, testaments). Après un rappel de la législation, ce propos est illustré au travers des détours adoptés par une famille pendant toute la durée de leur vie commune.