2020
Cairn
Martin Gravel, « Les lettres des autres : correspondances et réseaux en filigrane des grandes collections carolingiennes », Le Moyen Age, ID : 10670/1.s5chgc
La recherche portant sur les lettres médiévales a eu tendance à concentrer son attention sur les correspondances. Cela est particulièrement vrai pour le haut Moyen Âge, qui a laissé plusieurs collections composées par les épistoliers ou par leur entourage. À l’inverse, très peu d’institutions ont transmis leurs archives, ou même des traces de leurs archives, sauf quelques formulaires. Il est donc naturel que l’histoire se soit tournée vers les sources les plus riches et les plus accessibles. Cet article se propose d’inverser cette orientation et d’écarter tous les ensembles de ce type. Il développe une expérience de composition d’un corpus original pour la première moitié du ixe siècle, dans l’intention de révéler ce qui se cache derrière Éginhard, Agobard et Loup de Ferrières. De fait, le tableau des échanges épistolaires change d’allure lorsque les personnages d’avant-plan se retirent. En particulier, Raban Maur y retrouve la place centrale.