Études critiques du cerveau sexué

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2 août 2020

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Cynthia Kraus, « Études critiques du cerveau sexué », Revue d’anthropologie des connaissances, ID : 10.3917/rac.020.0693


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Le projet neuroGenderings rappelle un programme interdisciplinaire intitulé « Neurosciences Critiques » (Critical Neuroscience). La possibilité de développer des « Neurosciences Critiques » féministes et queer est toutefois limitée par la manière problématique dont les pratiques critiques sont conçues au sein de ce programme. Les tenant-e-s des « Neurosciences Critiques » nous proposent de travailler et de débattre par-delà les disciplines en faisant comme si les neuroscientifiques venaient de Mars et les chercheur-e-s en sciences sociales de Vénus, tout en assignant aux second-e-s le rôle traditionnellement féminin d’apaiser les conflits. Le présent article appelle les chercheur-e-s en études sociales des neurosciences à clarifier le cadre que nous souhaitons donner à nos pratiques critiques (une critique de quoi et pour qui ?) et le genre de pratiques que nous souhaitons promouvoir au nom de l’interdisciplinarité. Le défi consiste à articuler une perspective critique résistante au « pouvoir absorbant » des neurosciences, « Neurosciences Critiques » comprises. Au lieu de nous focaliser sur un prétendu problème de communication, je propose de déplacer notre attention vers l’étude des conflits et des controverses (mais aussi des controverses manquées, de l’absence de controverses, etc.). Je discute de l’intérêt de changer de focale à travers deux exemples : la notion guère controversée de plasticité cérébrale et la question controversée de savoir quel est l’organe le plus déterminant (le cerveau ou les organes génitaux ?) dans la formation de l’identité de genre chez les personnes intersexuées. Il est certes bienvenu de « socialiser » les neurosciences grâce aux apports des études genre (gender studies) et des études sociales des sciences, mais arriver à mettre en évidence, dans un même geste, les dimensions conflictuelles de la vie sociale serait mieux encore.

The NeuroGenderings project is reminiscent of an interdisciplinary program called Critical Neuroscience. But the steps towards a feminist/queer Critical Neuroscience are complicated by the problematic ways in which critical neuroscientists conceive of their critical practices. They suggest that we work and talk across disciplines as if neuroscientists were from Mars and social scientists from Venus, assigning the latter to the traditional feminine role of assuaging conflict. This article argues that brain science studies scholars need to clarify how we want to frame our critical practices - a critique of what and for whom? - and promote interdisciplinarity. The challenge is to articulate a critical stance that could not be collapsed into the all-encompassing claims of neuroscience, Critical Neuroscience included. I suggest we shift focus: from enhanced communication to the study of controversies (but also non-controversies, failed controversies, etc.) and conflicts. I explore the productiveness of this shift through two examples: the non-controversial notion of brain plasticity, and the controversial question of whether gender identity formation in intersex people is a function of their brain or their genitals. “Socializing” neuroscience with insights from gender and science studies is good; highlighting the conflicting dimensions of social life in the same gesture is even better.

El proyecto neuroGenderings evoca un programa interdisciplinario llamado Critical Neuroscience; no obstante, el camino hacia una neurociencia crítica de índole feminista/queer lo complican las formas problemáticas en las que los neurocientíficos críticos conciben sus correspondientes prácticas. Ellos sugieren que trabajemos y dialoguemos, a lo largo de nuestro recorrido por las disciplinas, como si los neurocientíficos proviniesen de Marte y los científicos sociales de Venus; asignando a los últimos el tradicional rol femenino de apaciguar conflictos. El artículo a continuación argumenta, por tanto, que los académicos dedicados a investigar acerca de los estudios sobre ciencias cerebrales necesitamos aclarar cómo enmarcar nuestras prácticas críticas (¿Una crítica de qué y para quién?) y cómo fomentar la interdisciplinariedad. El reto consiste en articular una postura crítica que no colapse ante los reclamos dominantes de la neurociencia; ni tampoco de la neurociencia crítica. Sugiero, entonces, que transformemos el enfoque: pasando de la comunicación optimizada al estudio de las controversias (incluyendo, por supuesto, las no-controversias así como las controversias fallidas, entre otros) y de los conflictos. Estudio lo productivo de dicha transformación a través de dos ejemplos: el primero, la noción no-controversial de la plasticidad cerebral; el segundo, la controversial discusión sobre si la formación de la identidad de género en personas intersexuales corresponde a una función asumida por su cerebro o más bien por sus genitales. «Socializar» la neurociencia con descubrimientos de los estudios de género y los estudios científicos resulta, a fin de cuentas, positivo; sin embargo, resaltar en la misma muestra las dimensiones contradictorias de la vida social es aún mejor.

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