27 septembre 2022
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Joseph Indjendje Mukeba Nguia, « L'apprentissage par modélisation, simulation et prototypage avec une imprimante 3D, dans l'enseignement Technique et professionnel au Gabon », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.s6dc8d
Lors du deuxième Congrès international de l’enseignement technique et professionnel à Séoul en Corée du Sud (1999, pp.16-30), les experts avaient formulé des recommandations, qui ont été actualisées dans les « Recommandation révisée concernant l’enseignement technique et professionnel » de l’UNESCO (2001, p.6). Les participants avaient pris des recommandations visant « … à développer et à améliorer l’enseignement technique et professionnel à travers des mesures, législatives ou autres… ». Cette résolution nous a conduit à penser cette thèse, en tenant compte de l’avènement de la mondialisation et la révolution des technologies de l’information et de la communication (TIC). L’enseignement technique et professionnel étant un maillon fondamental du processus éducatif dans tous les pays, nous avons dans le cadre de ce travail, prospecté sur l’enseignement technique et professionnel au Gabon, dans le but de réfléchir aux conditions objectives de sa réforme.Ainsi, les écrits de Bekale Nze, J. S. & Ginestié, J. (2011, p.33), dans « La construction de l’identité professionnelle d’un enseignant de l’enseignement technique au Gabon » affirme l’intérêt qu’il y a pour l’enseignement technique de s’adapter aux évolutions des métiers et des emplois en mettant un accent particulier sur la formation des formateurs. Parce que ceux-ci doivent former pour le marché du travail des professionnels d’aujourd’hui, pour des emplois de demain et du futur. Malheureusement, le Gabon, depuis la réforme lancée en 1998 n’a pas pu s’adapter aux réalités technologiques internationales.Ginestié, J. (2007, p.8), dans « Adéquation emploi, qualification, formation, éducation une approche du développement durable », suggère dans l’état actuel de cet ordre d’enseignement au Gabon, qu’il est nécessaire de faire des investissements, certes couteux en équipements, car leurs utilisations ne seraient viables que pour les petits effectifs.Bosqué, C. (2015, p.169), dans « Enquête au coeur des FabLabs, hackerspaces, makerspaces. Le dessin comme outil d’observation », a constaté la croissance du « mouvement maker » et ceci grâce à l’accessibilité du grand public aux machines de fabrication numérique, de même que l’éclosion de plusieurs formes d’organisations «Tiers-lieux», «FabLab», entre autres, qui favorisent « l’apprentissage par la pratique, la décentralisation et le partage de compétences ; l’autoproduction, l’accomplissement personnel par la fabrication et l’émancipation par les techniques numériques », surtout les pratiques de réalisation qui se rapprochent du design, de l’industrie et du prototypage.De ce qui précède, nous pensons que les modèles d’organisation dans les FabLab et autres tiers-lieux peuvent faire l’objet d’une redéfinition, afin d’intégrer très tôt l’enseignement technique et professionnel au Gabon. Parce qu’aujourd’hui, ce concept a déjà touché le milieu industriel et s’est installé dans les entreprises sous d’autres cieux.Il s’agit d’éviter à la longue ce que Burret, A. (2013, p.90), dans « Démocratiser les tiers-lieux », désigne comme « une nouvelle forme d’exclusion appelée fracture digitale », car la particularité de ces lieux hors cadre de formation, ne sont fréquentés que par « des protagonistes - professionnels ou amateurs - qui constituent des collectifs de travail d’un nouveau genre, fortement marqués par la culture numérique ».Comme le montre Jamgotchian, S. (2014, pp.71-93), dans « A propos des tiers-lieux : Travailler au sein de nouveaux espaces d’activités industrieuses », et ainsi que le confirme Akila & Gagnebien (2015, pp.101-114), dans « Les fablabs, étude de cas, le faclab de Cergy-Pontoise à Gennevilliers est-il un lieu d'expérimentation sociale en faveur des jeunes ? », les innovations sociales méritent d’être testées afin d’en évaluer l’impact, parce qu’elles émanent souvent de l’initiative des usagers (acteurs) et non des institutions.Aussi, ces types d’innovations « ont pour objectif de proposer de nouvelles formes d’apprentissages et de partage de connaissances, si possible de manières originales ». Bouvier-Patron, P. (2015, pp.165-188), dans « FabLab et extension de la forme réseau : vers une nouvelle Dynamique industrielle ? », et surtout Buclet, N. (2015, pp.47-57), mettent en avant l’organisation sociale et le fonctionnement de ces tiers-lieux. Il est aussi fait un rapport à l’amortissement de l’investissement initial de ces lieux qui peuvent aider à faciliter la baisse de coûts des différentes étapes de « conception, prototypage, test de série préindustrielle ».Notre intérêt dans l’apprentissage par modélisation, simulation et prototypage se trouve conforté par la communication de Trivery C. & al. (2015, pp.1-6), dans « Analyse d’un dispositif de type FabLab dans un contexte industriel ». Les auteurs postulent qu’en mettant les acteurs ensemble et en leur offrant un environnement de travail dédié, ils peuvent laisser exprimer leur imagination et déployer l’expression de leurs pensées, parce que nombre d’innovations ou de prototypes ont vu le jour dans ces tiers-lieux. Alors comment ce concept qui a émergé dans les « tiers-lieux » peut-il intégrer l’enseignement technique et professionnel gabonais ?Denis, C. (2013), sur la page web d’Educavox, dans « Comment un FabLab peut favoriser un renouveau pédagogique ? », a exploré « …l’un des usages des FabLabs est la création d’une approche pédagogique expérimentale. Souvent l’apprentissage s’inscrit dans une perspective déductive dans laquelle la leçon précède l’exercice. Le FabLab peut permettre d’entrer dans un autre cycle pédagogique ou l’expérience tactile engage d’abord un processus d’action, de motivation et d’idéation. L’intégration de séquences pédagogiques dans un FabLab peut contribuer à accélérer l’apprentissage par la conjugaison de plusieurs phénomènes… ».Dans le cadre de cette thèse, nous envisageons intégrer une approche FabLab dans les séquences pédagogiques en laissant les apprenants donner libre cours à leur imagination pendant les phases de modélisation et simulation des objets techniques étudiés, jusqu’à la phase de prototypage.Comme l’a écrit Legendre, R. (2006), dans « Dictionnaire actuel de l'éducation », plusieurs modèles pédagogiques ont enthousiasmé le monde. Malheureusement au Gabon, ceux-ci n’ont jamais pu être généralisés, les uns ayant succédés aux autres. Certaines causes apparaissent dans un rapport de l’UNESCO « IBE Working Papers on Curriculum Issues Nº 7 », intitulé : « l’approche par compétences en Afrique francophone : quelques tendances » (2008, pp.1-31). Ce document démontre le manque d’adhésion des acteurs locaux aux solutions importées du nord, malgré le soutien des bailleurs de fonds internationaux.Enfin, nous comptons dans le cadre de cette thèse, observer les différentes approches pédagogiques qui peuvent être adoptées par les enseignants, notamment celles mises en oeuvre dans un apprentissage de type modélisation, simulation et prototypage avec une imprimante 3D, visant à atteindre l’objectif de fabrication, lequel est fondé « …sur une conception interactionniste et constructiviste de l’enseignement apprentissage et visant à mettre en relation les apprentissages acquis à l’école avec la réalité sociale… », comme l’a écrit Meziane O. A. A. (2014, p.143), dans « De la pédagogie par objectifs à l’approche par compétences : migration de la notion de compétence ».